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La bataille de Waterloo (1815)
Article mis en ligne le 17 juin 2017
dernière modification le 30 mai 2022

par Nghia NGUYEN

« The 28th Regiment at Quatre-Bras » (1875) est un tableau réalisé par Elizabeth THOMPSON (1846-1933) en 1875. Il est un hommage rendu au 28e Régiment à pied (North Gloucestershire) durant la bataille de Quatre-Bras. Épouse du Lieutenant-Général Sir William BUTLER, Elizabeth THOMPSON a peint les guerres britanniques du XIXe siècle jusqu’à la Première Guerre mondiale. 

 

De retour de son exil de l’île d’Elbe, en mars 1815, l’Empereur NAPOLÉON Ier (1769-1821) voit se reconstituer une septième coalition européenne décidée à se débarrasser définitivement de lui. La guerre reprend et son centre de gravité immédiat est la Belgique où se situe l’armée coalisée la plus puissante, la seule en mesure d’intervenir le plus rapidement. L’Empereur n’a donc pas le temps de mobiliser pleinement, mais il doit frapper vite avant que Russes et Autrichiens reconcentrent à nouveau leurs forces contre la France. C’est le Maréchal Louis Nicolas DAVOUT (1770-1823) qui réorganise en l’espace de deux mois l’Armée du Nord que NAPOLÉON va commander.

Celui-ci se porte donc en Belgique à la rencontre des Anglais et des Prussiens avec 100 000 hommes, laissant à DAVOUT le soin de lever en France une nouvelle Grande Armée. Pour NAPOLÉON, l’esprit de la manoeuvre est clair : engager la bataille au centre afin d’empêcher toute jonction entre Arthur WELLESLEY, Duc de WELLINGTON (1769-1852) et le maréchal prussien Gebhard Leberecht von BLÜCHER (1742-1819). Les deux commandants coalisés disposent d’emblée de forces importantes : plus de 210 000 hommes avec des contingents néerlandais, belges et allemands. Cette masse est cependant divisée en deux armées que l’Empereur va chercher à vaincre séparément.

Les batailles de Quatre-Bras et de Ligny

NAPOLÉON dispose de beaucoup moins mais il agit vite. Pénétrant en Belgique, il chasse les Prussiens de Charleroi le 15 juin où il y installe son quartier général. L’Armée du Nord est organisée en plusieurs corps d’armée avec une aile gauche commandée par le Maréchal Michel NEY (1769-1815), et une aile droite commandée par le Maréchal Emmanuel de GROUCHY (1766-1847). Le premier choc avec les coalisés a lieu le lendemain à Ligny et à Quatre-Bras. Occultées par l’affrontement décisif de Waterloo qui eut lieu deux jours plus tard, ces deux batailles – secondaires d’un point de vue tactique – eurent pourtant des conséquences stratégiques pour la suite des événements.

À Ligny, Napoléon commande directement contre BLÜCHER qu’il espère écraser dans une première confrontation. Pour cela, il dispose de l’essentiel de l’Armée du Nord, mais il faut également que NEY puisse s’emparer d’un carrefour important situé à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest de Ligny : Quatre-Bras. Quatre-Bras commande les routes reliant Namur/Nivelles à Charleroi/Bruxelles ce qui – sur un territoire aussi petit que la Belgique – en fait un point hautement stratégique. Surtout, son contrôle par les Français empêcherait la jonction entre WELLINGTON et BLÜCHER séparés seulement d’une vingtaine de kilomètres.

Les deux batailles se déroulent à peu près au même moment. À Quatre-Bras, NEY engage la confrontation en début d’après-midi avec un avantage numérique qui met les Anglais et leurs alliés sur la défensive. Initialement WELLINGTON ne saisit pas immédiatement l’intérêt stratégique de Quatre-Bras, mais les heures passant ses renforts affluent et finissent par inverser le rapport de force en sa faveur. Inversement, NEY a perdu beaucoup de temps. Doit-il attaquer et prendre le carrefour afin de repousser WELLINGTON ou seulement le contenir afin de protéger le flanc gauche de NAPOLÉON ? Lorsque ce dernier, faisant plier BLÜCHER à Ligny, lui demande de marcher sur la route de Namur, afin de contourner et de détruire l’armée prussienne, NEY n’est plus en mesure de le faire. Ouvrir la route de Namur suppose le contrôle du carrefour de Quatre-Bras au moment où WELLINGTON a désormais l’avantage numérique, et au moment où NAPOLÉON rappelle le Ier Corps d’armée en renfort à Ligny.

Commandé par le Général Jean-Baptiste DROUET d’ERLON (1765-1844), le Ier Corps occupait l’espace entre NEY et NAPOLÉON. Appelé en soutien par le premier devant l’arrivée des renforts anglais à Quatre-Bras, il est rappelé par le second au moment où les Prussiens cèdent à Ligny. Ce jour-là, le Général DROUET d’ERLON aura effectué une marche et une contremarche sur 15 km sans participer à aucune des deux confrontations… L’absence de réserve stratégique se fait sentir pour les Français, qui ne parviennent pas à s’emparer du carrefour de Quatre-Bras d’un côté mais ne parviennent pas non plus à exploiter la victoire de l’autre. WELLINGTON est cependant arrêté. Apprenant entre-temps la défaite de BLÜCHER à Ligny, il se replie le 17 juin dans la matinée à une vingtaine de kilomètres au sud de Bruxelles, où il établit une nouvelle ligne de défense non loin du village de Waterloo.

À Ligny, NAPOLÉON a donc remporté une nouvelle victoire en dépit de la mise en défense du bourg par les Prussiens. Le Maréchal BLÜCHER a cherché à fixer le plus longtemps possible les Français espérant que WELLINGTON pourrait le rejoindre, mais GROUCHY emporte la décision. Le dispositif prussien ne peut tenir sans risquer la destruction. BLÜCHER lui-même, bloqué sous son cheval abattu, ne doit son salut qu’à peu. Que serait-il advenu par la suite si, à cet instant, le commandant prussien avait été tué ? Ses forces perdent plus de 20 000 hommes à Ligny, mais alors que NAPOLÉON présume d’une victoire nette, elles se retirent en bon ordre. Pire, le match nul apparent de la bataille de Quatre-Bras, plus au nord, est en fait un échec stratégique dans la mesure où il empêche le mouvement tournant qui aurait dû détruire le corps de bataille prussien.

 

 

La bataille du Mont-Saint-Jean

Pensant en avoir fini avec celui-ci – qu’il imagine se repliant vers l’est -, NAPOLÉON opère alors une bascule au nord-ouest pour s’en prendre cette fois aux Anglais. Il rejoint le Maréchal NEY et marche sur Bruxelles, chargeant le Maréchal GROUCHY de poursuivre et d’empêcher un retour offensif de BLÜCHER. GROUCHY dispose pour cela de 33 000 hommes. C’est donc avec une armée légèrement supérieure en nombre, mais privée de son aile droite, que l’Empereur s’apprête à livrer une troisième bataille, cette fois contre le Duc de WELLINGTON.

Le général anglais a déployé son armée sur une hauteur par laquelle passe la route qui mène de Charleroi à Bruxelles. Le Mont Saint-Jean est un plateau sur lequel WELLINGTON a donné rendez-vous à BLÜCHER en cas d’échec à Ligny. La bataille, qui débute en fin de matinée le 18 juin 1815, est un choc frontal entre les deux armées autour de La Haye Sainte : une ferme qui constitue le centre du dispositif anglais. Après une attaque de diversion sur l’aile droite anglaise (ferme de Hougoumont) afin d’y attirer les réserves ennemies, NAPOLÉON attaque au centre. La lutte reste longtemps indécise. Organisée en carré d’infanterie, formant des hérissons de baïonnettes de 20 m de côté, maîtrisant une tactique de feu roulant largement expérimentée en Espagne, les grenadiers de WELLINGTON résistent efficacement aux assauts français qu’ils soient menés par l’infanterie ou la cavalerie lourde.

À la poursuite de BLÜCHER, GROUCHY – qui ne s’est que lentement mis en marche - entend la canonnade, mais refuse cependant de rallier le champ de bataille. Il se contente d’obéir aux ordres sans esprit d’initiative et d’engager l’arrière-garde prussienne à Wavre, pensant avoir à faire au corps de bataille principal… Cette erreur d’analyse est fatale à l’Empereur. Loin de fuir en direction du Rhin, BLÜCHER a réussi à gagner du temps et, en fin d’après-midi, son avant-garde rejoint déjà WELLINGTON. GROUCHY ne perçoit pas ce mouvement et, encore moins, ne parvient à l’entraver.

Avec l’arrivée de l’armée prussienne sur la droite, la bataille devient d’emblée critique pour les Français. En début de soirée, ces derniers parviennent enfin à prendre la ferme de La Haye Sainte, mais la pression de BLÜCHER est trop forte d’autant plus que NAPOLÉON ne dispose plus d’aucune réserve. Alors que la résistance anglaise était sur le point de céder, ce renversement de situation transforme l’affrontement. Celui-ci devient désespéré pour l’Empereur au fil des heures, et lorsque NAPOLÉON engage la Garde impériale, vers 19.30, il est trop tard. WELLINGTON - qui peut désormais compter sur les renforts prussiens - a rameuté suffisamment de forces pour durcir son centre et lancer un assaut général décisif. Symbole de bravoure et de loyauté à l’Empereur, la Garde ne peut rien faire. Décimée, taillée en pièces, elle recule donnant le signal général de la débandade. Les lignes françaises craquent et c’est toute l’Armée du Nord qui se désagrège dans une déroute que consomme la poursuite de la cavalerie prussienne. NAPOLÉON qui manque de peu d’être lui-même capturé, s’enfuit en direction de Paris.

La bataille de Waterloo – du nom de la localité où WELLINGTON avait installé son quartier général – est une victoire anglo-prussienne décisive et sans appel. Elle met un terme à la période dite des « Cent-Jours » ainsi qu’au Ier Empire. Les Prussiens l’ont appelée « bataille de la Belle-Alliance ».

 

Le fusil français modèle 1777 fut l’arme principale de l’infanterie des guerres révolutionnaires et napoléoniennes

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Ressources

  • Cf. Le site mémorial de la bataille de Waterloo.
  • Cf. FIELD (Andrew W.), Grouchy’s Waterloo. The battle of Ligny and Wavre, Pen and Sword Military, 2017, 336 p. Les travaux de l’historien britannique ont le mérite de réhabiliter GROUCHY sur qui l’historiographie fait porter la responsabilité majeure de la défaite de Waterloo. M. FIELD montre que GROUCHY n’a fait que suivre les ordres de l’Empereur, et qu’il lui aurait été de toute manière très difficile de revenir à temps sur le champ de bataille de Waterloo. Il montre également la grande compétence du Maréchal qui - dans l’état de désorganisation et de démoralisation de la Grande Armée dans les jours qui suivirent la défaite - parvient à ramener à Paris une armée de 60 000 hommes.
  • Cf. LENTZ (Thierry), Waterloo 1815, Perrin, 2015, 250 p.

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