Considérés comme une jeune nation dite - parfois de manière abusive – « sans Histoire », les États-Unis d’Amérique sont intervenus à trois reprises pour libérer et protéger notre pays durant les deux guerres mondiales et la Guerre froide.
Leur musique militaire, proche des mélodies britanniques, témoigne d’une véritable tradition depuis le XIXe siècle. Audacieuses dans leur chorégraphie, dépassant l’harmonie des fanfares traditionnelles, les marches américaines ont développé une dimension plus nettement symphonique. Cinéma, dessins animés, voire cirque, en ont popularisé plus d’une au sein du grand public encore de nos jours.
La musique militaire américaine reste marquée par l’influence d’un compositeur fécond : John Philip SOUSA (1854-1932). Fils d’un émigrant d’origine portugaise, SOUSA est né aux États-Unis. Musicien, il s’engage dans le Corps des Marines dont il devient le chef de la Musique avant de poursuivre une carrière de compositeur, qui l’emmènera en Europe et en Australie. Souvent comparé à son homologue britannique Kenneth J. ALFORD, dont il est contemporain, SOUSA a écrit de très nombreuses pièces musicales (1) qui vont de la marche militaire à l’opérette en passant par des poèmes symphoniques.
Désireux d’adoucir les traditionnelles fanfares, il en réduit le nombre de cuivres et de percussions introduisant davantage de bois et créant une variété de tuba aujourd’hui connu sous le nom de sousaphone. Les mélodies et les marches de SOUSA connaissent un succès populaire dans le monde entier du vivant même de leur auteur. Si le répertoire musical militaire américain ne peut se réduire à la musique de SOUSA, nul doute que ce dernier a contribué à diffuser et populariser des marches comme « The Washington post », le « Semper fidelis » - devenu la marche du Corps des US Marines - et le très célèbre « Anchors aweigh », quand bien même, au-delà de la reconnaissance des airs par beaucoup, moins nombreux seraient ceux capables d’en dire les origines.
_______________