« Concordance des temps », émission de Jean-Noël JEANNENEY du samedi 28 janvier 2017.
On ne peut guère en douter. Au cours de la campagne électorale pour l’élection présidentielle qui va s’ouvrir bientôt, la question de l’enseignement de l’histoire à l’école, dans ses relations avec le civisme des adultes et avec la cohésion nationale, imposera à nouveau sa présence. François Fillon, candidat de la droite, y insistait de la sorte dans son discours fondateur du 28 août 2016 à Sablé-sur-Sarthe : « Si je suis élu président de la République, disait-il, je demanderai à trois académiciens de s’entourer des meilleurs avis pour réécrire les programmes d’histoire avec l’idée de la concevoir comme un récit national ».
De tels propos, qui sont portés depuis un bon moment par d’autres personnalités notables, s’appuient généralement sur une nostalgie de la France de la Troisième République, celle d’avant 1914. Il m’a donc paru éclairant de se reporter à cette époque pour en restituer les couleurs dans ce domaine.
Il s’agira en particulier d’évoquer la haute figure d’Ernest Lavisse, auteur de manuels fameux ; Ernest Lavisse que, voici plus d’un demi-siècle, Pierre Nora, dans un article fondateur de la Revue historique, repris ensuite par Les Lieux de mémoire avait défini comme « l’instituteur national ». Plusieurs historiens sont revenus récemment sur la question de l’imaginaire politique de la nation dans l’enseignement, au premier rang desquels mon invité, ce matin, Olivier Loubes, biographe de Jean Zay, professeur de khâgne au lycée Saint-Sernin de Toulouse. Tels sont donc les chemins sur lesquels nous allons vous conduire ensemble, en remontant jusqu’à la guerre de 1870 et la défaite française devant la Prusse.
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