Les correspondants Défense (CORDEF) ne font pas partie de l’Éducation nationale ni des Trinômes académiques. Cependant, par leurs missions et le réseau qu’ils constituent, ils sont des acteurs locaux avec lesquels les relais Défense (REDEF) auront tout intérêt à se rapprocher. Les deux acteurs de la promotion de l’Esprit de Défense à l’échelle locale – les CORDEF pour les communes et les REDEF pour les établissements scolaires – ont par ailleurs le même interlocuteur, la Délégation Militaire Départementale (DMD), qui joue un rôle de pivot.
La fonction de CORDEF a été créée par la circulaire du 26 octobre 2001 adressée aux préfets. Précisée et renforcée par une instruction ministérielle du 8 janvier 2009, l’institution des CORDEF a pour objectif d’informer sur les questions liées à la Défense globale du pays, et d’animer l’Esprit de Défense au plus près des citoyens, c’est-à-dire à l’échelle de la commune. Les CORDEF sont ainsi des interlocuteurs privilégiés entre les autorités municipales et les autorités militaires et administratives pour tout ce qui concerne les questions de Défense.
Le CORDEF est un membre de l’équipe municipale. Sa position est celle d’un interface dont le rôle demeure plus que jamais le maintien du lien entre les armées et la Nation à une époque où la présence militaire tend à disparaître de la plus grande partie du territoire. À l’échelle de celui-ci, les CORDEF ont une triple mission relevant de :
Concernant la politique de Défense, les CORDEF ont pour mission d’informer les citoyens, de leur expliquer les enjeux globaux de Défense. Rapporter à l’échelle locale les événements internationaux complexes dans lesquels notre pays est engagé n’est pas chose facile. Voilà pourquoi les CORDEF doivent se tenir en permanence informés des grandes évolutions de notre Défense. Les DMD et les associations régionales de l’Institut des Hautes Études de la Défense Nationale (IHEDN) jouent, ici, un rôle central en leur dispensant des formations, et en leur fournissant des éléments et des outils d’informations adaptés.
L’Éducation nationale étant particulièrement représentée dans les territoires à travers son réseau d’écoles primaires, de collèges, de lycées et, parfois, d’universités, les CORDEF s’intègrent naturellement dans le Parcours citoyen dont ils assument l’information à l’endroit du recensement et de la Journée Défense et Citoyenneté (JDC). Certes, ils sont appuyés par le réseau des REDEF, auquel incombe l’essentiel de l’Éducation à la Défense en milieu scolaire. Une synergie n’est cependant pas impossible – voire est souhaitable – entre le CORDEF et les REDEF de la commune sur les questions d’enseignement de Défense.
Le protocole signé en septembre 2005 entre le Ministre de la Défense et le Ministre de la Culture et de la Communication prévoit désormais un renforcement de la coopération entre les deux ministères sur les questions du patrimoine, sachant que le patrimoine de la Défense nationale est encore très présent dans nos communes, et qu’il participe à une idée de la Nation et de sa cohésion. Il revient donc aux CORDEF, dans le cadre de cette politique commune, d’animer des actions de sensibilisation dans les domaines de la Mémoire et du Patrimoine. Les services départementaux de l’Office National des Anciens Combattants (ONAC) seront des partenaires privilégiés en ces occasions, et les grandes commémorations nationales (11 novembre, 8 mai) permettront de rapprocher les citoyens de l’Esprit de Défense.
Au même titre que les REDEF dans le système éducatif, les CORDEF sont donc des acteurs de terrain majeur, à l’échelle des communes, pour l’animation du lien entre la Nation et ses forces armées, le rayonnement de l’Esprit de Défense et, à terme, l’ancrage de la résilience dans l’esprit de nos concitoyens. À la croisée de plusieurs réseaux – celui des DMD, des administrations ministérielles et préfectorales, de l’IHEDN et de l’Éducation nationale -, les CORDEF pourraient optimiser leurs actions en se coordonnant davantage avec les REDEF de leur commune et inversement. Sans se confondre, les missions de ces deux acteurs locaux présentent des convergences profondes et restent complémentaires.