Jeanne au bûcher. Illustration des « Vigiles de la mort de Charles VII » de Martial d’Auvergne (v. 1483)
Le 30 mai 1431, au terme d’un procès en hérésie de trois mois instruit par l’Évêque de Beauvais, Pierre CAUCHON (1371-1442), Jeanne d’Arc est brûlée vive sur la place du Vieux Marché de Rouen. Ses cendres sont dispersées dans la Seine. Paysanne inspirée, originaire de Lorraine (Domrémy), Jeanne d’Arc a joué un rôle historique d’autant plus complexe à analyser que sa vie fut réellement courte (elle meurt à l’âge de 19 ans), et son action militaire limitée eu égard à l’influence décisive qu’elle a pu exercer sur le cours de la Guerre de Cent Ans. Une influence essentiellement psychologique, lorsqu’elle donne un coup d’arrêt aux capitaines anglais du Régent Jean de BEDFORD (1389-1435) devant Orléans (1429). Ce fait d’armes met cependant fin à l’ascendant anglo-bourguignon, et permet au Dauphin Charles de relever la tête. La levée du siège d’Orléans fut, en ce sens, une victoire stratégique pour les Français.
La complexité de Jeanne d’Arc tient aussi à sa postérité à la fois dans l’histoire chrétienne et dans le récit national français. Réhabilitée quelques années seulement après sa disparition, elle est canonisée en 1920. Sainte et sainte patronne, Jeanne d’Arc est également érigée en héroïne nationale à partir du XIXe siècle, et continue encore de nos jours à cristalliser l’identité française.
Statue de Jeanne d’Arc à Compiègne. C’est à l’entrée de cette ville tenue par les Bourguignons, alors alliés aux Anglais, que Jeanne d’Arc fut capturée le 23 mai 1430
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Bibliographie