La réalisatrice Kathryn BIGELOW s’est intéressée aux guerres contemporaines de l’Amérique. En 2009, était déjà remarqué son film « Démineurs » qui racontait la vie d’une unité de déminage américaine, ainsi que la lutte contre les IED en Irak.
Avec « Zero Dark Thirty », Kathryn BIGELOW met désormais en scène la traque du djihadiste Oussama BEN LADEN (1957-2011). Une traque de dix années, dont le film restitue fidèlement le fil des événements connus. Fouillée, l’oeuvre est bien reconstituée d’un point de vue technique. Jusque dans l’assaut donné sur le compound d’Abbottabad (nord Pakistan), et qui est filmé sur la durée de l’assaut réel tel qu’il fut mené par les Navy SEAL.
L’histoire part des attentats du 11 septembre 2001 et s’achève avec l’élimination du chef d’Al Qaida le 2 mai 2011. La traque américaine a demandé du temps et des moyens considérables. Elle a connu des échecs retentissants comme l’attaque suicide de Camp Chapman - le 30 décembre 2009 - que le film reconstitue. Une attaque où les Taliban parviennent à décimer toute une unité de la CIA.
Surtout, « Zero Dark Thirty » - qui signifie « minuit et demi » dans le jargon tactique - pose la question de l’usage de la torture dans une guerre secrète et asymétrique, encore d’actualité, que se livrent les services de renseignement et les terroristes islamistes.