(Source - Mer et Marine)
La puissance de feu des bâtiments de guerre modernes ne les dispense pas de moyens de défense rapprochés face, notamment, à l’adaptation de la guerre asymétrique sur mer et dans les océans. La piraterie en est une expression, mais il n’est pas non plus impossible qu’une confrontation entre deux États donne, de nos jours, lieu à des affrontements du faible au fort à partir de drones ou d’embarcations suicide. La mise en œuvre de toute une gamme d’armement léger allant de fusils d’assaut au minigun en passant par les mitrailleuses ANF1 (7,62 mm), MAG 58, 12,7 mm et canon de 20 mm, fait l’objet d’exercices réguliers sur tous les bâtiments de la Flotte. Cependant, ces exercices souffrent de limites lorsqu’ils sont pratiqués en pleine mer, où ils ne peuvent présenter la même souplesse que permettrait un simulateur.
Fin 2017, Naval Group (1) a ainsi livré deux nouveaux simulateurs aux bases navales de Brest et de Toulon. L’entreprise travaille sur un simulateur de Défense à Vue (SIMDAV) depuis 2014, date à laquelle elle a remporté le marché de la modernisation de deux anciens simulateurs.
Le SIMDAV est un simulateur d’un grand réalisme. Il se présente comme une plate-forme enfermée sous un dôme de 16 mètres de diamètre. Cette configuration permet la projection d’un environnement sur 7 mètres de hauteur et 20 mètres de long à 270° : de quoi présenter une grande variété de situations pouvant être jouées et rejouées. La plate-forme et ses éperons permettent l’équipement de 6 postes d’armement fixe et 3 postes d’armement mobile en plus d’un poste de commandement. Bien plus, elle est montée sur 6 vérins qui restituent le tangage et le roulis, car on oublie trop souvent que le tir à la mer ne présente pas les mêmes conditions de stabilité que le tir à terre.
(Source - Mer et Marine)
Avec ses 12 vidéo-projecteurs, le SIMDAV plonge d’emblée ses acteurs en pleine immersion. Des tirs d’interdiction à des tirs de sommation, de neutralisation ou de destruction, le simulateur permet dorénavant à nos marins de pouvoir mieux s’entraîner à des situations d’autodéfense mer-mer, mer-air, mer-terre, avec une souplesse scénaristique qu’ils ne pourraient avoir lors d’un embarquement. Avions, drones, missiles, skiffs pirates, vedettes lancées à pleine vitesse… De la protection de l’Île Longue, celle de la rade de Toulon, à un tir de neutralisation dans le Canal de Suez ou au large de la Somalie tout est possible pour entraîner la vitesse de réaction, la maîtrise des armes, la coordination des feux. Plus que l’usage des armes, cependant, le SIMDAV permet de travailler en interaction les cadres d’ordres et la chaîne de commandement.
La Marine nationale prévoit de pouvoir entraîner annuellement entre 1500 et 2000 personnels. Les équipages de la Flotte de surface (Force d’Action Navale ou FAN) sont naturellement concernés aux côtés des fusiliers marins, mais il est également prévu d’y associer les gendarmes maritimes.
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