Première crise majeure de la Guerre froide, le blocus de Berlin est l’aboutissement d’une dégradation permanente des relations entre les États-Unis et l’URSS dès la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Le règlement de la question allemande entre les anciens alliés s’envenime notamment sur la réforme monétaire et la création d’une nouvelle monnaie (Deutsche Mark) dans les zones sous contrôle occidental.
Située en zone soviétique, l’ancienne capitale du IIIe Reich reflète déjà à cette époque la division géopolitique de l’Allemagne avec une séparation de la ville en plusieurs secteurs occidentaux et soviétique. Représentant une enclave occidentale vulnérable en territoire communiste, Berlin-Ouest est soumise à un blocus dès le 24 juin 1948. Tous ses accès terrestres sont bloqués par l’Armée rouge, Joseph STALINE (1878-1953) espérant pouvoir ainsi faire plier les États-Unis dans les négociations. 2 000 000 de personnes sont d’emblée menacées de famine et d’asphyxie économique.
C’est alors qu’Américains et Britanniques décident de planifier un ravitaillement par voie des airs inédit dans l’histoire de l’aviation. Empruntant 3 couloirs aériens à sens unique (1), utilisant 4 aéroports différents (Tempelhof, Gatow, Havel et Tegel), ce pont aérien est organisé sur le long terme et met Berlin-Ouest à l’abri de toute famine. Avec près de 280 000 vols et une moyenne d’un atterrissage toutes les trois minutes, les alliés parvinrent à débarquer plus de 2 000 000 de tonnes de fret toutes marchandises confondues (alimentation, matière première, médicaments, produits divers…). Près d’une centaine de pilotes périssent dans des accidents, mais cet exploit logistique hors du commun évite un affrontement direct avec l’Armée rouge tout en infligeant un cinglant échec à STALINE.
Les couloirs nord et sud étaient empruntés pour le ravitaillement aller. Celui du centre pour le retour à vide des avions.
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Bibliographie
CLAY (Lucius D.), Guerre froide à Berlin, Éditions Berger-Levrault, 1950, 438 p.
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L’arraisonnement du SS Mayagüez (1975)
Le 12 mai 1975, le porte-conteneurs américains SS Mayagüez et ses 39 hommes d’équipage sont interceptés par les Khmers rouges dans des eaux internationales revendiquées par ces derniers.
L’arraisonnement du SS Mayagüez déclencha une intervention américaine qui tourna à un véritable affrontement le 15 mai suivant. Persuadés que l’équipage du bâtiment se trouvait sur l’île de Koh Tang, le gouvernement américain y envoya les US Marines pour les récupérer. En fait, les marins capturés furent entre temps évacués sur un navire de pêche thaïlandais, intercepté sans heurts par l’US Navy le jour même de l’opération. Le débarquement sur Koh Tang était malheureusement déjà en cours, lancé quelques heures auparavant sur la base d’informations encore incertaines.
Les combats sur l’île ne durèrent pas longtemps, les Américains comprenant rapidement que l’objectif - la récupération du Mayagüez et de son équipage - venait d’être atteint. En revanche, les US Marines rencontrèrent une forte résistance khmère, et perdirent dans l’affrontement 3 hélicoptères et 18 soldats (dont 3 disparus qui ne furent jamais retrouvés). Les pertes cambodgiennes furent évaluées à au moins une soixantaine de combattants, mais l’opération était quand même chèrement payée côté américain.
Survenant quelques jours après la chute de Saïgon, l’affrontement de Koh Tang est considéré comme la dernière bataille de la Guerre du Vietnam, et les noms des morts américains de cette bataille sont les derniers à avoir été gravés sur le Vietnam Veterans Memorial (Washington DC).
US Marines embarquant à bord du porte-avions USS Coral Sea (CV 43) durant la crise du SS Mayagüez