Malika SUTTER-SOREL, « En matière d’intégration, on est passé du contournement au renoncement », in Le Nouvel Économiste, 14 novembre 2012.
L’essayiste dresse ici le portrait sans concession d’une société malade de ses non-dits et de ses peurs. Malika SOREL, membre du Haut Conseil à l’intégration n’est ni pour la langue de bois, ni pour la politique de l’autruche. Membre du Haut Conseil à l’intégration depuis trois ans, essayiste et auteure de plusieurs livres sur les enjeux et problématiques de l’immigration, dont le dernier en date Immigration-Intégration : le langage de vérité Malika SOREL n’a peur de rien. Ni des étiquettes, ni de regarder les vérités en face. Pas même de les nommer. L’intégration ? Un échec. Les politiques en matière d’immigration ? De l’amateurisme motivé par une volonté d’acheter la paix sociale. L’identité française ? Un concept déprécié. Les flux migratoires ? Une cause de “désinsertion sociale et culturelle”…
Le bilan est sévère et, Malika SOREL en est convaincue, conforme à la réalité actuelle. Celle à laquelle ont abouti des années de compromissions et de contournements qui, en cherchant à nier le malaise – celui d’une population pour qui naître en France ne signifiait plus nécessairement se sentir français – “en le ramenant à des causes économiques alors qu’il était de nature culturelle”, ont eu pour effet de l’aggraver. Au point de menacer le vivre-ensemble et, avec lui, les principes mêmes de la démocratie. Au point de nous placer dans ce qu’elle considère être, bien plus qu’une impasse du processus d’intégration, une véritable situation de “désintégration sociale”.
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“Il suffit de regarder l’état actuel de la société pour constater qu’en matière d’intégration, nous sommes dans une situation d’échec. Bien sûr, il existe encore des parcours d’intégration individuels réussis, mais on ne peut plus parler de processus de masse tout simplement parce que le fait que l’on puisse, en nombre, vivre ensemble implique que l’on partage un minimum de savoir-être commun et que, sur ce plan, nous avons échoué. En grande partie parce que, depuis des années, les politiques travaillent la question en amateurs, se comportant comme si les phénomènes migratoires actuels étaient comparables aux migrations intra-européennes du passé alors qu’évidemment, il n’en est rien.
Le fait d’intégrer des Russes, des Polonais ou des Italiens – avec qui la France partage les mêmes racines culturelles et religieuses mais aussi une certaine conception de la cité héritée des Grecs – n’a strictement rien à voir avec la difficulté à laquelle une société se trouve confrontée lorsqu’elle cherche à intégrer des populations qui ne partagent ni ses racines ni ses principes, ce qui est le cas de la France mais aussi du Canada, de la Suède, de l’Allemagne et de beaucoup d’autres pays aujourd’hui, avec certaines populations du Sud. En refusant de reconnaître qu’on était face à des processus d’intégration distincts, en se répétant que “cela se ferait dans le temps”, on a persisté à ignorer les problèmes de fond. Ceux-là mêmes qui, aujourd’hui, se rappellent à nous avec une force qu’on n’aurait pas imaginée il y a quelques années.
Intégration versus insertion
Toute réflexion sur l’immigration implique de différencier deux notions majeures : insertion et intégration ; ce qu’aucun politique ne fait, d’où l’état de déshérence dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui sur le sujet. L’insertion est le fait de respecter les lois du pays qui nous accueille et d’acquérir les codes socioculturels qui, s’ils sont ignorés, relèveront de la transgression ; cet apprentissage de règles de vie commune devant tout simplement nous permettre de nous mouvoir au sein de l’espace public. L’intégration relève d’un processus plus complexe qui consiste à rejoindre la communauté d’accueil dans le partage d’une vision commune, dans l’acceptation d’un héritage collectif, dans le sentiment d’appartenance à un même corps politique. C’est un processus d’adoption réciproque : par l’individu et par la communauté d’accueil. Surtout, c’est une démarche individuelle qui doit conduire, lorsqu’elle réussit, à l’assimilation ; au fait que l’on soit reconnu par la communauté d’accueil comme portant le même projet de société. Enfin, et c’est très important, cette dimension d’intégration se joue sur le registre moral et affectif : c’est une relation qui se construit dans le temps et qui, à un moment donné, permet à la personne de s’assimiler au peuple d’accueil, de faire cause commune avec lui ; c’est quelque chose qui ne se commande pas mais qui se décide librement. Ce qui rajoute un niveau de complexité supplémentaire dans le cas de l’immigration actuelle puisqu’elle suppose l’existence d’un libre arbitre qui, de plus en plus souvent, tend à s’effacer au profit de la communauté d’origine.
Emancipation
Pour que quelqu’un partage le destin d’un autre peuple, il faut qu’il soit émancipé de ses propres origines. Qu’il dispose d’un libre arbitre ; qu’il ait le droit de choisir son propre destin. Or une des difficultés à laquelle nous sommes confrontés avec les populations venues du Sud est que ce sont des personnes très communautaires qui ne reconnaissent pas nécessairement l’existence d’un individu libre, émancipé, doté d’un esprit critique. Autrement dit, de tout ce qui, en France et plus largement en Europe, constitue l’héritage des Lumières. Sur ce plan, l’école a un rôle fondamental à jouer, un rôle d’émancipation qui correspond au projet initial de l’école de la République. C’est d’ailleurs pour qu’elle puisse mener ce projet à bien qu’on l’a soustraite à l’influence de l’Eglise : pour permettre aux enfants de se construire indépendamment du poids des communautés, jusqu’à devenir des citoyens libres et égaux en droits. Il faut donc bien comprendre que, si au lieu d’émanciper les personnes de leur communauté d’origine on les y renvoie systématiquement au nom de logiques de diversité et d’égalité des chances, on agit à rebours du processus d’émancipation et, par conséquent, à rebours du processus d’insertion. Ce que font depuis plus de vingt ans l’ensemble des institutions publiques, y compris l’école.
Identité
Dans les années 1980, les politiques avaient une carte à jouer avec la deuxième génération de l’immigration. Beaucoup de ces enfants d’immigrés, nés en France, ne s’y sentaient pas bien. On aurait dû être alertés par ce malaise, y voir un signal fort, la marque d’un dysfonctionnement dans le processus d’intégration de ces populations. Au lieu de cela, on a refusé de regarder la vérité en face ; celle qui consistait à admettre que ce n’est pas parce qu’on naît en France qu’on se sent français. Je le répète : faire sienne une identité nationale relève d’un processus individuel beaucoup plus complexe qui n’obéit à aucun déterminisme. C’est à cette époque que, face aux premières manifestations de malaise chez les enfants d’immigrés, il aurait fallu entreprendre une réflexion de fond sur la question de l’identité. Pour cela, il suffisait de se souvenir de l’exemple de la décolonisation algérienne. De cette formidable erreur d’interprétation qui avait poussé la France à croire l’Algérie française alors qu’elle ne l’était évidemment pas ; alors que les Algériens existaient en temps que peuple. Cet épisode de l’Histoire française aurait dû nous aider à comprendre ce qui se passait mais nous avons préféré la facilité consistant à dire que le problème était uniquement de nature économique ; que si les gens se rebellaient, c’était parce qu’ils étaient pauvres. Là-dessus, le FN a commencé sa montée en puissance et il a récupéré ces questions ce qui, en réalité, arrangeait tout le monde puisqu’à partir du moment où l’extrême droite se saisit d’un sujet, cela implique que le reste de la classe politique ne peut plus en parler. Si bien qu’au final, le FN a fait le jeu de l’immobilisme national sur ces questions qui, aujourd’hui, menacent gravement le vivre-ensemble.
Flux migratoires
Je crois qu’un élément essentiel à prendre en compte est l’importance des flux migratoires. Là encore, personne n’ose regarder la vérité en face mais c’est un fait avéré : l’explosion des flux migratoires a favorisé le réenracinement culturel des enfants issus de l’immigration et explique qu’aujourd’hui, de plus en plus de gens se désinsèrent de la société et rejettent ses principes. C’est une réalité : à partir du moment où l’on réimporte en masse certains modes de vie et certains comportements, où l’on réinjecte dans certains groupes des codes qui ne sont pas ceux de la société française, on favorise la désintégration sociale. Si bien qu’au final, les flux migratoires non maîtrisés nous éloignent non seulement des projets d’intégration mais aussi d’insertion qui étaient les nôtres. Le phénomène est frappant en qui concerne les musulmans de France chez qui on constate une véritable recrudescence de la pratique religieuse. Il y a encore quelques années, cette ferveur et cette rigueur religieuse n’existaient pas. Chacun pouvait être musulman sans pratiquer ou en ne le faisant qu’occasionnellement. Aujourd’hui, les derniers arrivés, quel que soit leur âge, s’érigent en juges et exercent une pression morale sur ceux qui étaient en voie d’insertion – le phénomène est particulièrement visible à l’école – en cherchant à leur imposer une culture qui n’est plus la leur et une vision du monde qui n’est tout simplement pas en phase avec les règles de vie et les principes de la société française. C’est dans ce type de contexte que la religion ne se vit plus comme une pratique individuelle librement consentie mais comme une race. Comme une ethnie à laquelle on appartient de par ses origines. Ce qui constitue une terrible régression.
Identité versus nationalité
En naturalisant à tour de bras des gens qui ne sont pas français et qui n’adhèrent en rien à la culture française, on a institutionnalisé l’idée de Français de papiers. Et ce faisant, on a décorrélé identité et nationalité. Si bien qu’on peut aujourd’hui être français de fait mais ne rien avoir en commun avec la société française. Ni le mode de vie, ni les principes, ni le projet ce qui, selon moi, confirme l’idée que nous sommes dans une situation de désintégration sociale. On ne se rend pas compte – et la naïveté des politiques, de gauche comme de droite, dans ce domaine est réellement déconcertante – qu’en multipliant les abandons sur le terrain, en plaçant le respect de la diversité au-dessus de tout, jusqu’à renoncer aux exigences minimales de la société, on fait tout pour que les immigrés non seulement ne s’intègrent pas mais ne s’insèrent pas. Si bien que la responsabilité de cet échec est avant tout politique.
Ce constat est d’autant plus tragique que ce qui guide l’action politique dans ce domaine depuis des années est avant tout la volonté d’acheter la paix sociale. Pour l’obtenir, des élus sont allés jusqu’à contourner la loi de 1905 qui interdit le financement de lieux de culte par l’Etat pour financer des mosquées, jusqu’à accepter l’instauration de cantines halal, ce qui, pour un pays qui a fait la guerre à l’Eglise, revient à imposer aux gens de financer un culte ! Tout cela montre que, pour ne pas faire de vagues, on renonce sur les notions d’égalité, de laïcité… et ce faisant, on brade la République en espérant apaiser des tensions qu’au final on ne fait qu’attiser.
L’éducation
Le phénomène est particulièrement visible dans le domaine de l’éducation et ceci depuis les années 1980, époque à laquelle on a commencé, par souci de bien faire, à traiter les enfants issus de l’immigration autrement. À leur demander moins qu’aux autres en partant du principe qu’on ne pouvait attendre d’eux ni les mêmes résultats, ni les mêmes efforts. Cette tendance au misérabilisme a abouti à une forme de discrimination particulièrement néfaste car il est évident qu’on ne rend pas service aux enfants en n’étant pas exigeants avec eux. Ce n’est pas cela, respecter quelqu’un. Respecter quelqu’un c’est, au contraire, le pousser à atteindre son meilleur niveau, à progresser ; à lui enseigner l’endurance, l’effort. Tout ce à quoi on a renoncé par peur de mettre certains en situation d’échec et qui a eu pour effet de poser d’emblée des limites à certains enfants. Voilà comment on a imposé dès l’école, avec les meilleures intentions du monde mais sur la base d’authentiques préjugés, un plafond de verre aux enfants issus de l’immigration. Ce qui est extrêmement pénalisant pour la suite, et notamment en termes de cette notion déterminante qu’est la confiance en soi.
Voilà pourquoi je suis persuadée qu’à jouer constamment la carte de la facilité, l’école a contribué à priver certains enfants d’immigrés des outils nécessaires à leur intégration. Et on persiste dans cette voie aujourd’hui en parlant de raccourcir les journées d’école, voire de supprimer les devoirs afin, encore une fois, de favoriser l’égalité des chances sans se rendre compte qu’on va à rebours de tout ce que l’on sait sur le développement intellectuel des enfants dans l’espoir insensé de mettre tout le monde au même niveau. Mais évidemment les différences perdureront : certains enfants travailleront avec leurs parents. D’autres ne le pourront pas.
Racisme anti-Blancs
La difficulté actuelle pour les politiques tient au fait qu’ils ont peur et que cette peur les place dans l’incapacité de nommer ce qu’ils voient. C’est elle qui fait qu’en matière d’intégration, on est passé d’une phase de contournement à une phase de renoncement, qu’on n’a pas un problème avec l’immigration mais un problème avec les Français qui sont racistes ! Voilà comment, depuis des années, on renonce à nommer les difficultés et comment, de ce fait, on ne se donne pas les moyens de les résoudre. Autre exemple : le fait qu’on s’interdise de nommer un phénomène tel que le racisme anti-Blancs qui est pourtant une réalité avérée dans certains quartiers où les flux migratoires ont abouti à une absence totale de mixité. Mais le nombre n’explique pas tout.
Si le phénomène est désormais visible – ce qui n’était pas le cas il y a encore quelques années, même dans les quartiers dits sensibles –, c’est qu’il va de pair avec la dépréciation de l’identité française par les politiques eux-mêmes qui, à force de cultiver le registre de la repentance et à force de concessions consenties au fil du temps au respect de la diversité, ont fini par totalement déprécier cette notion d’identité française. Par la vider de son contenu et par la charger d’une image dégradée. Dans ce contexte, comment s’étonner que les enfants d’immigrés parviennent de moins en moins à se sentir français, même lorsqu’ils ont la nationalité française ?
Devoir d’éducation
Beaucoup peut encore être fait pour sauver le vivre-ensemble, bien sûr, mais je pense qu’on a dépassé le stade où les choses pouvaient se régler à l’école. D’abord parce qu’on ne veut pas prendre la mesure de ce qui se passe et qu’on persiste à croire qu’on est face à un problème économique alors qu’on est face à un problème culturel. Problème encore une fois aggravé par les flux migratoires puisqu’en continuant à accueillir en masse, on compromet non seulement l’insertion de ceux qui sont déjà là mais aussi l’identité même de la France ; et on minimise le fait qu’en matière de populations immigrées, nous n’avons pas uniquement un devoir d’accueil mais aussi un devoir d’éducation, ce que Michel Rocard avait très bien dit au milieu des années 1980. Parce que je le répète, vient un moment où le processus d’intégration requiert de faire un choix. Si bien que, si les valeurs que vous importez dans votre besace se trouvent être incompatibles avec les valeurs du peuple d’accueil, il faudra y renoncer. Ce qui est de moins en moins le cas à l’heure actuelle. Gilles Kepel l’a écrit dans son livre Banlieues de la République : les gens qui immigrent aujourd’hui ne le font pas pour rejoindre la France en tant que terre d’accueil mais pour rejoindre leur diaspora et vivre entre elle, en recréant ailleurs leur communauté d’origine. Et pendant ce temps, on en vient à traiter de racistes des Français qui revendiquent les principes d’égalité, de liberté et de laïcité et qui, en leur nom, refusent le voile ou le halal à l’école. Ce décalage entre deux réalités est pour moi extrêmement inquiétant.
Dysfonctionnement démocratique
Je pense que la situation est aggravée par le fait que nous n’avons plus d’hommes d’Etat mais uniquement des politiciens, ce qui fait une différence considérable. Churchill le disait : “Le politicien pense à la prochaine élection, l’homme d’Etat à la prochaine génération.” Les hommes comme Churchill et de Gaulle plaçaient l’intérêt de leur pays au-dessus du leur, ce qui n’est pas le cas de la plupart de ceux qui nous gouvernent, encore une fois, qu’ils soient de droite comme de gauche. C’est pourquoi je n’ai jamais voulu adhérer à un parti – ce qu’on me reproche beaucoup d’ailleurs car aujourd’hui, on veut vous savoir quelque part, on veut pouvoir vous mettre une étiquette. Ce qui explique aussi que l’on manque d’esprits libres, de gens qui ont le courage de leurs opinions, indépendamment de toute appartenance.
Pour moi, une grande partie des problèmes que nous connaissons actuellement s’explique par un dysfonctionnement démocratique. Cela fait des années que je travaille au sein des institutions politiques et je le vois : l’ENA est une caste qui fabrique des politiciens. Autrement dit, des clones qui ont instauré un système de réseautage, de cooptation et au fond de privilèges, et qui, les uns après les autres, perpétuent le système. Des gens qui ne connaissent rien aux réalités du terrain. Et pourtant, ce sont ces gens qui donnent le la ! Voilà pourquoi je pense qu’il faudrait supprimer l’ENA. Parce que la politique ne devrait pas être un métier.
Désintégration sociale
Le problème, c’est que les tensions augmentent sur le terrain parce que nous sommes face désormais à un refus du vivre-ensemble qui laisse craindre une vraie montée de la violence, de vrais troubles. Je ne pense pas que cela puisse un jour mener à l’élection de Marine Le Pen ; en revanche je suis convaincue que cela fera progresser l’abstention. Et l’abstention, c’est la fin de la chose publique. C’est une menace sur la démocratie puisque cela signifie qu’on ne se reconnaît plus dans les élites politiques ce qui, au final, crée un climat prérévolutionnaire. D’autant plus explosif qu’il s’accompagne aujourd’hui d’un contexte de crise économique. Voilà pourquoi je parle d’un climat de désintégration sociale.”
Par Caroline Castets
Bio express
Née en France de parents algériens, Malika Sorel y est scolarisée jusqu’au collège avant de poursuivre ses études en Algérie où elle passera 15 ans et obtiendra un diplôme d’ingénieur à l’Ecole polytechnique d’Alger auquel, de retour en France, elle ajoutera un MBA à Sciences-Po. Après plusieurs années à explorer diverses voies professionnelles, dont celle du recrutement de cadres pour le secteur des hautes technologies, elle opte pour un changement de carrière radical en décidant de se consacrer à des travaux de recherche sur les questions d’éducation et sur les problématiques de l’immigration. En septembre 2009, elle est nommée membre du Haut Conseil à l’intégration et, deux ans plus tard, participe à la Mission d’information parlementaire sur le droit à la nationalité. Essayiste plusieurs fois saluée pour la franchise de son propos et le courage de ses opinions, elle est l’auteure de plusieurs ouvrages et articles sur la question de l’intégration – dont Le Puzzle de l’intégration, les pièces qui vous manquent paru en 2007 et Immigration-Intégration : le langage de vérité, paru 4 ans plus tard – et, depuis l’année dernière, chevalier de l’ordre de la Légion d’honneur.