Par la loi du 23 avril 1941, l’État français de Vichy institue une Police nationale véritablement centralisée dans son organisation comme dans sa gestion. Un concours de recrutement est créé, un statut de fonctionnaire de police est élaboré, et une école nationale de formation est ouverte à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or (1).
Les missions d’ordre public étaient jusqu’à présent assumées par de nombreuses polices municipales dont la variété des statuts, la grande hétérogénéité des personnels, la multiplicité des commandements, l’absence de coordination opérationnelle, ainsi que de grands écarts entre les budgets municipaux, nécessitaient une rationalisation. La nouvelle Police nationale est installée dans toutes les villes supérieures à 10 000 habitants. Avec une direction centrale installée à Paris, elle s’organise essentiellement à l’échelle régionale avec des préfets de police. Des unités paramilitaires destinées à contrôler les mouvements de foules sur le modèle de la Gendarmerie mobile, mais ne devant pas être assimilées à des forces militaires selon les conventions de l’armistice de 1940, sont également mises sur pied : ce sont les Groupes Mobiles de Réserve (GMR) qui donneront plus tard les Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS).
La nouvelle police nationale naît, donc, sous l’Occupation dans un contexte politique de grande instabilité. Elle participe directement à la Collaboration et porte une responsabilité dans la traque des résistants et des Juifs (accords BOUSQUET-OBERG en juillet 1942). Le rétablissement de la République conduit à une profonde épuration au sein de la Police nationale, mais le principe d’une intégration des anciennes polices municipales dans une police d’État est maintenu.
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