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Crime de guerre (2019)

Dan KRAUSS, Crime de guerre, 2019.

Article mis en ligne le 5 septembre 2020
dernière modification le 14 novembre 2020

par Nghia NGUYEN

Le titre français du film de Dan KRAUSS (The kill team pour le titre américain) annonce d’emblée le propos. Reprenant l’histoire vraie du soldat américain Adam WINFIELD sur lequel il réalisa un documentaire en 2013 (1), le réalisateur porte cette fois la question du crime de guerre sur le grand écran. Le thème n’est pas nouveau. Inhérent à tous les conflits, il est, ici, traité avec sobriété et de manière factuelle, reprenant la trame du documentaire.

Jeune homme désireux de connaître une vie d’aventure et d’action, Andrew BRIGGMAN quitte une vie paisible pour s’engager dans une unité de l’US Army déployée en Afghanistan en 2009. Caporal opérant dans un groupe d’infanterie chargé de patrouiller au sein des populations, il est commandé par un sous-officier pour qui la mission est d’abord de « gagner les cœurs et les esprits ». Celui-ci est cependant tué au cours d’une opération de relevés biométriques de civils afghans.

Le sergent WALLACE est alors remplacé par le sergent-chef REEKS. Titulaire de plusieurs déploiements, expérimenté, froid et cherchant à se bâtir une réputation de guerrier, REEKS n’a aucune peine à s’imposer à la tête du groupe. Les hommes lui font confiance d’autant plus qu’il ferme les yeux sur leur consommation de drogue hors service. Percevant en BRIGGMAN un « maillon faible », il le prend comme second afin de le tenir à l’écart durant les opérations de contrôle et de ratissage.

REEKS, pour qui la fin justifie les moyens, emmène l’unité sur le terrain où elle commence à abattre des villageois afghans. En terrorisant les civils, notamment les autorités des communautés, le sous-officier cherche à découvrir – non sans un certain succès – les caches d’IED, et à anticiper les attentats contre les troupes américaines. Cependant, BRIGGMAN qui nourrit des soupçons, finit par entrevoir le caractère prémédité des « neutralisations » de civils. Ces derniers sont froidement abattus au cours de mises en scène faisant croire qu’ils portaient des armes et tentaient de s’en servir contre les soldats de l’unité.

BRIGGMAN tente d’alerter discrètement la hiérarchie, et par messagerie interposée s’en ouvre auprès de son père. Une enquête interne à l’armée est diligentée qui alerte ses camarades. À partir de ce moment, la situation se dégrade entre lui, REEKS et les soldats les plus impliqués dans ces actions. Le climat devient délétère et le caporal subit une forte pression de la part de son groupe. Craignant pour sa propre vie, il est obligé de se compromettre au cours d’une opération. Finalement, Andrew BRIGGMAN est arrêté par la police militaire avec tous les membres de l’unité impliqués dans ces meurtres. Rapatriés aux Etats-Unis, ils seront jugés pour crimes de guerre. L’épilogue nous apprend que BRIGGMAN sera condamné à 3 ans de prison, et REEKS à une peine de perpétuité.

Crime de guerre met en perspective - comme le cinéma américain sait si bien le faire - le cas de conscience et la blessure morale dans l’âme des soldats. La déchirure qui naît de la rencontre de l’efficacité tactique à n’importe quel prix, de l’esprit de vengeance et d’une dynamique de groupe mortifère avec le besoin d’humanité. Le film rappellera ainsi une réflexion et des émotions déjà soulevées par d’autres films notamment Platoon d’Oliver STONE (1986) et Outrages de Brian DE PALMA (1989).

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  1. Cf. KRAUSS (Dan), The kill team, 2013.

 

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