À l’occasion du salon EURONAVAL qui s’est tenu du 19 au 25 octobre 2020, la Ministre des Armées Florence PARLY a tracé une projection des futurs programmes de la Marine nationale. Cette projection à moyen terme a été livrée après une présentation des menaces qui pèsent plus que jamais sur nos intérêts maritimes et océaniques mais aussi sur notre sécurité nationale.
La Ministre a ainsi officiellement annoncé le lancement du successeur du porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle - le Porte-Avions de Nouvelle Génération (PANG) - sans toutefois préciser s’il sera à propulsion nucléaire ou non. À l’heure actuelle, le choix d’une propulsion nucléaire semble cependant privilégié. Le PANG est prévu pour un lancement à l’horizon 2038. Il sera conçu pour mettre en oeuvre le Système de Combat Aérien du Futur (SCAF), un programme franco-allemand structurant pour les deux armées de l’air et l’aéronavale française qui ne concernera pas uniquement la mise au point d’un avion en tant que tel, mais aussi tout un environnement de combat en interconnexion avec lui (autres avions, drones, missiles, unités diverses...).
On ne peut que se réjouir de cette annonce qui prouve au moins une chose, c’est que l’heure n’est plus à l’abandon du porte-avions lourd pour des raisons budgétaires, comme il en était question dans certains débats et comme cela fut le cas en Grande-Bretagne par exemple. On regrettera cependant la demi-mesure tant que le porte-avions d’aujourd’hui et de demain ne sera pas doublé d’un autre porte-avions. La question du deuxième porte-avions est essentielle, et ne peut se réduire à une querelle de moyens entre la Marine et les autres armées. En effet, son existence est la condition sine qua non pour pouvoir assurer la permanence à la mer d’un Groupe Aérien Embarqué (GAE). Sans cette permanence, la stratégie navale française sera incomplète et affaiblie.
Autre observation : les annonces de Florence PARLY, au même titre que celles faites pour l’Armée de Terre et l’Armée de l’Air et de l’Espace, illustrent l’anticipation et la projection de l’effort de défense sur un temps long d’au moins une voire plusieurs générations. Ceci dans un contexte où plus que jamais l’innovation technologique réalise des bonds importants, rapides et nécessairement coûteux pour le pays. C’est cette particularité de l’effort de défense, au-delà des mandats politiques et des conjonctures économiques du moment, qu’il est essentiel de faire comprendre aux collégiens et lycéens.