Échantillon du BME (source - EMA)
Le camouflage du combattant français est sur le point de connaître une évolution majeure. Actuellement en cours de finalisation auprès de la Section Technique de l’Armée de Terre (STAT) et de la Direction Générale de l’Armement (DGA), le Bariolage Multi-Environnement (BME) sera porté sur le treillis F3 de nouvelle génération. Peut-on cependant parler de camouflage au sens classique du terme ?
Le BME fait l’objet d’un travail particulièrement poussé quant aux formes et aux couleurs. Il est travaillé en multicouches sur un fond « terre de France » utilisant à la fois la pixellisation, le dégradé, les formes brisées et triangulaires ainsi que 6 couleurs différentes. Fruit de RETEX de plusieurs théâtres d’opération, l’ensemble produit un enchevêtrement de formes complexes qui donne un « effet branchage ». Ce n’est plus sur la vision en elle-même que la nouvelle texture porte mais sur l’interprétation par le cerveau de ce que l’œil voit, au point d’augmenter de 25% le délai d’identification sur le terrain selon les distances.
Le concept de BME constitue une rupture car, avec lui, on observe un glissement de la notion de camouflage vers celle de furtivité. L’étape d’après sera la quasi invisibilité du combattant à partir de technologies déjà à l’étude sur les véhicules du programme Scorpion. Le pas sera alors fait entre un camouflage de nos jours encore passif et un camouflage actif. On imagine d’emblée l’adaptation qui devra s’ensuivre en matière d’acquisition de cibles et de visée.
Le résultat est si impressionnant que le BME est appelé à remplacer dans un avenir proche (2024) les camouflages différenciés et régionalisés existants : centre-Europe et désert. Hormis une variante blanchie pour la haute montagne, le BME dessinera une tenue unique pour le soldat français. Ce dernier pourra être projeté dans tous les environnements de combat sans changer de treillis : milieux forestiers, campagnards, urbains, désertiques…