Dans l’Armée de l’Air, la chasse désigne la spécialité du combat aérien dont l’objectif est l’interception et la destruction des aéronefs ennemis (ballons d’observations, avions, hélicoptères, drones…). Si la réalité de la chasse aérienne s’impose dès la Première Guerre mondiale, doctrine, pilotes et avions appartiennent originellement à l’Armée de Terre. Il faut attendre l’entre-deux-guerres - le 2 juillet 1934 - pour voir naître une véritable Armée de l’Air indépendante.
Les débuts sont difficiles. Tout est à créer et à imaginer faute d’une véritable doctrine mais aussi d’une culture et d’une tradition spécifiques. La nouvelle Armée de l’Air est la plus jeune et la plus récente des forces armées, et c’est en avançant à tâtons qu’elle est rattrapée par la Deuxième Guerre mondiale. La débâcle de 1940 est une catastrophe pour l’Armée française. À l’image du pays, elle est non seulement meurtrie mais est aussi profondément divisée avec des unités dispersées.
C’est à partir de l’Empire colonial qu’une partie de l’Armée de l’Air va renaître, notamment avec la création d’un Centre d’Instruction de la Chasse (CIC) sur le terrain d’aviation de Meknès (nord du Maroc) en décembre 1943. Accueillant jusqu’à présent des bombardiers, la base de Meknès va devenir la pépinière de nos futurs pilotes de chasse aidée en cela par l’installation des armées alliées en Afrique du Nord (1).
Avec la fin de la guerre, Meknès devient en 1947 une base école officielle (2) accueillant désormais une école de chasse réorganisée. Cette dernière dispense aux élèves pilotes une instruction élémentaire et aux pilotes confirmés une formation de perfectionnement. Recevant le nom du Commandant Christian Martell, la nouvelle école de chasse entre dans l’ère des avions à réaction à partir des années 1950. S’entraînant d’abord sur des appareils américains et britanniques, les élèves pilotes volent rapidement sur des avions MD-450 Ouragans et, surtout, CM-170 Fouga Magister.
Le 6 mars 1961, l’École de l’Aviation de Chasse 314 Christian Martell quitte définitivement Meknès pour venir s’installer à Tours où elle devient l’unité principale de la nouvelle BA 705 François et Jean Tulasne. Elle y réside jusqu’en 2020 date à laquelle elle est transférée – dans le cadre d’une refonte importante de la formation des pilotes de chasse – sur la BA 709 Commandant Raoul Ménard de Cognac-Châteaubernard. Coexistant avec la 33e ESRA, l’EAC forme de nos jours les futurs pilotes de chasse sur trois années environ à bord d’avions Pilatus PC-21 (3). Elle fêtera ses 80 ans au mois de décembre prochain.
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