Combattants israéliens dont le casque est recouvert du mitznefet

Caractéristique de la silhouette du soldat israélien depuis 1994, le mitznefet (1) désigne une surcoiffe qui vient s’ajouter au casque d’infanterie. Essentiellement fabriqué par la firme israélienne d’équipements tactiques Agilite, il est appelé familièrement « toque de chef » voire « chapeau de clown ».

L’un des problèmes que pose le casque de combat tient en sa forme et aux reflets qui le rendent rapidement repérable sur le champ de bataille, d’où l’apparition d’accessoires tels le filet de camouflage et le couvre-casque en tissu. Durant la Guerre froide, l’Armée française disposait de la fameuse « salade » : un revêtement en matière plastique, vert d’un côté marron de l’autre, troué sur l’ensemble de sa surface afin de pouvoir y accrocher de la végétation ou des bandelettes textiles. Si ces accessoires suppriment les reflets, ils ne cassent pas suffisamment la forme ronde du casque. Certes, il existe de nos jours des casques de type « ghillie » qui gagnent sensiblement en « effacement » de la forme, mais ils ne sont pas adaptés au milieu désertique dans lequel évolue l’armée israélienne.

Soldats israéliens coiffés du mitznefet, progressant derrière un véhicule de transport de troupes Namer. Le Namer ("Léopard") est un dérivé du char de combat Merkava Mk 4 dont il reprend le châssis.

Utilisé pour la première fois au sud Liban, face au Hezbollah, le mitznefet se présente comme un couvre-chef tactique de dimension beaucoup plus large que le casque qu’il recouvre. Plus qu’un couvre-casque qui épouse la forme du casque, il fait disparaître ce dernier en prenant une infinité de formes irrégulières. Réversible et multicam avec un côté à dominante forestière et un autre à dominante désertique, il déforme visuellement la tête du soldat et écrase sa silhouette. Le mitznifet rend ainsi plus difficile la définition de la forme de la tête casquée et son acquisition dans la visée. Il fait donc partie de ces mesures de protection passive face aux tirs de précision, et est particulièrement adapté dans les ruines et gravats du champ de bataille urbain. Aéré et de plus grande dimension que le casque qu’il recouvre, il offre une zone d’ombre sur le visage et l’ensemble de la tête, ce qui est particulièrement appréciable sous un climat chaud et aride. Le mitznefet peut ainsi se porter à même la tête sans le casque.

Typique de la silhouette du soldat israélien, le mitznefet a été aperçu dans d’autres armées notamment en Pologne et en Ukraine. Cependant, ce qui dit avant tout son efficacité n’est ni plus ni moins que son adoption par les combattants du… Hamas (cf. photographie infra). Le mitznefet n’équipe que l’infanterie ordinaire et n’est pas adapté aux forces spéciales dont les casques modulaires sont conçus pour porter des équipements (appareil de vision nocturne, torche, visière, masque…). Les systèmes de fixation de ces derniers (rails Picatinny, bandes auto-agrippantes, clips) doivent être, en effet, dégagés.

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1. Cf. Le mot vient de la coiffure que portait le Grand Prêtre servant le Temple de Jérusalem.

Les brigades Izz al-Din al-Qassam constituent la composante militaire du Hamas. Portant le mitznefet sans casque, ses combattants - ici en 2018 - se définissent comme des Chahid (« martyrs pour l’Islam »)