En quoi l’industrie du divertissement est-elle devenue une véritable entreprise idéologique et comment cherche-t-elle à déconstruire les normes anthropologiques ?
Parce qu’il s’attaque directement au socle anthropologique de la civilisation, le Wokisme - terme générique rassemblant l’ensemble des luttes intersectionnelles - est l’idéologie de la déconstruction la plus délétère, si ce n’est la plus dangereuse, pour la cohésion de la société, celle de la Nation et l’Esprit de Défense. Émanation de pensées diverses que l’on a regroupé sous l’appellation de French Theory, fécondé sur les campus universitaires étatsuniens, le Wokisme est devenu, de nos jours, un phénomène essentiellement américain qui a cependant fini par gangréner l’ensemble de l’Occident.
Racialiste, indigéniste, communautariste, animaliste, islamo-gauchiste, néo-féministe, LGBTQIA+... Il se présente comme une idéologie polymorphe particulièrement difficile à combattre du fait de son caractère intersectionnel. Ce dernier est cependant l’une de ses faiblesses intrinsèques puisqu’il rassemble sous une même bannière des luttes fondamentalement opposées si ce n’est antinomiques (l’islamo-gauchisme et les luttes néo-féministe/LGBTQIA+ par exemple).
Héritier de la sociologie constructiviste, le Wokisme part du principe que tout ce qui a été construit peut-être déconstruit. Partant, il s’attaque aux normes anthropologiques - la nature de l’individu, du couple, de la Famille... - qu’il relativise afin de les substituer à des modèles dont l’artificialité et l’imposition par le biais d’une culture de l’effacement de l’espace publique (cancel culture) disent sa nature totalitaire profonde. Autre défaut rédhibitoire porté dans l’ADN du Wokisme, c’est au nom d’une égalité démocratique pervertie qu’il tente de s’imposer dans les esprits rejetant à la fois tout esprit critique et toute liberté de conscience.
De nombreux ouvrages et études lui sont désormais consacrés (1), qui permettent de dégager les contours d’un phénomène idéologique, culturel et sociologique global. Parmi eux, le livre de l’essayiste Samuel FITOUSSI dont on aurait tort de prendre le titre au premier degré (2). Le Wokisme n’est pas une fiction mais une réalité bien à l’oeuvre de la pire des manières, et c’est tout le mérite de l’auteur d’aller le dénicher dans la grande fabrique mondiale des représentations culturelles et sociales : l’industrie du cinéma et des séries américaines.
Dans cette émission, Samuel FITOUSSI présente son livre Woke fiction (2023)
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