Verrou stratégique situé sur la Loire, encore fidèle au Dauphin Charles, Orléans est assiégée depuis l’automne 1428 par les Anglo-Bourguignons. La ville est sur le point de tomber quand l’intervention de Jeanne d’Arc ranime l’espoir des défenseurs. S’appuyant une armée de secours et galvanisant les énergies, la jeune femme conduit une série de combats victorieux autour d’Orléans entre les 4 et 7 mai 1429. La reprise du pont des Tourelles aux Anglais le 7 mai, oblige John Talbot à se replier le lendemain. C’est la fin du siège d’Orléans.
Le 7 mai 1945, à 2.40 du matin, était signé à Reims l’acte de capitulation sans condition du IIIe Reich en présence du Generaloberst Alfred JODL (1890-1946), chef d’état-major de la Wehrmacht. C’est au Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force (SHAEF), siège du commandant en chef des forces alliées en Europe, Dwight David EISENHOWER (1890-1969), que ce document a été signé.
Une semaine après le suicide d’Adolf HITLER (1889-1945), cet acte officiel met un terme au conflit le plus meurtrier de l’Histoire. EISENHOWER était représenté par son second, le Général Walter B. SMITH. Un seul représentant soviétique était présent. L’essentiel des combats ayant eu lieu à l’Est, Joseph STALINE (1878-1953) exigea que la capitulation allemande soit signée à nouveau, mais à Berlin et en présence du Maréchal Georgui JOUKOV (1896-1974). Ce qui fut fait le lendemain, 8 mai, à 23.00 (9 mai, 1.00 du matin heure de Moscou). Cette deuxième capitulation fut signée par le Maréchal Wilhelm KEITEL (1882-1946), chef de l’Oberkommando der Wehrmacht (OKW), dans la villa de Karlhorst (Berlin est). Les deux lieux – à Reims comme à Berlin - où furent signés ces actes de capitulation furent, depuis, transformés en musées.
La date du 8 mai - 9 mai en URSS puis en Russie – commémore donc la fin de la Deuxième Guerre mondiale en Europe. En France, le caractère férié de cet anniversaire a été remis en cause par les présidents Charles de GAULLE (1890-1970) et Valéry GISCARD D’ESTAING, mais a été rétabli depuis par François MITTERRAND (1916-1996).
La fin de la Deuxième Guerre mondiale en Europe est aussi célébrée en Algérie, notamment à Sétif une ville située dans le département de Constantine. Les manifestations sont cependant aussi l’occasion pour les partisans de l’indépendance algérienne d’exprimer leurs revendications. La mort d’un jeune Algérien, tué par un policier, déclenche des émeutes meurtrières dans lesquelles périssent 102 Européens.
La violence de la répression policière et militaire française fait en retour entre 6000 et 45 000 morts selon les sources à Sétif mais aussi à Guelma et Kherrata. Si les historiens considèrent le chiffre de 45 000 victimes comme exagéré, il n’en demeure pas moins que ces événements tragiques marquent désormais une fracture entre les communautés ; une fracture annonciatrice d’un conflit plus grave. Le 8 mai reste encore de nos jours une commémoration importante pour l’Algérie moderne.
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Bibliographie