L’aéronavale avait déjà son affiche de recrutement avec le film Top Gun de Tony SCOTT (1986). Les US Navy SEALs ont désormais la leur avec Act of Valor (1). Non que le sujet des forces spéciales de la Marine des Etats-Unis ne fut pas encore traité sur le grand écran mais avec le long métrage de Mike McCOY et Scott WAUGH on percevra une volonté de montrer au plus près les modes opératoires et les tactiques de l’unité d’élite jusque dans le casting qui – plutôt que de mettre en avant des stars hollywoodiennes – intègre directement des Navy SEALs dans leur propre rôle.

Tout part d’une tuerie de masse dans une école internationale aux Philippines où l’ambassadeur des Etats-Unis et son fils trouvent la mort. L’attentat est préparé et exécuté par un djihadiste tchétchène, Mohamed Abu Shabal, qui cherche à frapper les intérêts américains partout dans le monde. Celui-ci reçoit le soutien matériel de Mikhail Troykavitch, alias Christo, un trafiquant russe qui travaille avec les mafias et est aussi bien en affaire avec les FARC que les cartels de la drogue mexicains. Christo, qui est un ami d’enfance d’Abu Shabal, cache ses activités criminelles derrière des actions humanitaires. C’est au Costa Rica, où il ouvre des dispensaires pour les enfants, que la CIA s’intéresse à lui et tente d’établir ses liens avec Abu Shabal. Les deux agents chargés de cette mission sont cependant repérés et neutralisés. L’un d’entre eux, Lisa Morales, est capturé et torturé par les hommes de Christo.

C’est à partir de ce moment qu’intervient la SEAL Team 7 commandée par le lieutenant James Engel Rorke. Secondé par le chef Dave, Rorke et ses Navy SEALs sont le bras armé d’une traque internationale qui se déroule en Indonésie, aux Philippines, au Costa Rica, en Ukraine, en Somalie et au Mexique. Les Navy SEALs mènent une opération qui libère Lisa Morales dont le téléphone récupéré permet d’établir le lien entre le djihadiste et Christo. Tant que ce dernier reste en Ukraine où il rencontre Abu Shabal dans un atelier de confection de vestes explosives, il est en sécurité. Il commet cependant l’erreur d’en sortir et est intercepté sur son yacht dans le Pacifique sud. C’est en pleine mer que le renseignement américain apprend alors qu’une opération terroriste est en cours. Ayant réussi à rejoindre le Mexique avec 16 djihadistes indonésiens, Abu Shabal s’apprête à entrer clandestinement aux Etats-Unis afin de commettre des attentats de masse. Les kamikazes, revêtus de vestes explosives incorporant des billes en céramique indétectables aux contrôles, ont pour objectif plusieurs lieux publics dans Las Vegas.

Une course à la montre s’engage dès lors. Une partie de la cellule terroriste est éliminée dans l’île de Cedros au large de la Basse-Californie, mais Abu Shabal parvient à s’échapper et à garder une longueur d’avance. Les SEALs sont alors rapidement héliportés au sud de la frontière mexicaine, à Mexicali, en plein coeur du territoire d’un cartel qui apporte son soutien logistique au djihadiste. Guidée par un agent de liaison des forces spéciales mexicaines, la SEAL Team 7 affronte les narcotrafiquants et intercepte finalement les terroristes restants dans le labyrinthe de tunnels permettant de faire passer la drogue de l’autre côté de la frontière. Abu Shabal est abattu ainsi que tous les membres de son groupe mais Rorke est tué et son second grièvement blessé.

Tout en s’appuyant sur des actions ayant réellement existé, le scénario d’Act of Valor reste fictif. Il présente les combattants d’élite américains comme un rempart face à deux menaces majeures qu’il articule : le djihadisme et le narcotrafic. Les scènes d’action sont particulièrement efficaces, et la puissance militaire américaine se révèle à l’échelle mondiale avec des SEALs qui interviennent sur terre, en mer et par les airs (2). Les scènes de combat et les formations tactiques sont au plus près de la réalité (3), et on observera également la polyvalence des moyens permettant le déploiement d’une SEAL Team : parachutages à haute altitude en jungle ou en mer, lancements à partir d’un dry deck shelter (4), héliportages... La libération de Lisa Morales voit l’extraction des SEALs se coordonner avec l’intervention d’une Quick Reaction Force (QRF) dont la puissance de feu est impressionnante.

Act of Valor était à l’origine destiné à être un clip de recrutement pour les forces armées américaines. À l’arrivée, nous avons un véritable film exaltant le courage, le sacrifice, la fraternité militaire et la transmission de ces valeurs. D’une durée de 90 minutes, il est un mémorial dédié aux soldats de la Naval Special Warfare ; à tous les Navy SEALs tombés au combat depuis le 11 septembre 2001.

Les Navy SEALs au grand (et petit) écran (liste non exaustive)

• BERG (Peter), Du sang et des larmes, 2013.
• CAVELL (Benjamin), SEAL Team, 2017-2023 (série).
• EASTWOOD (Clint), American sniper, 2014.
• SCOTT (Ridley), À armes égales, 1997.
• TEAGUE (Lewis), Navy SEALs, les meilleurs, 1990.

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1. Cf. McCOY (Mike) et WAUGH (Scott), Act of Valor, 2012.
2. Cf. Le scénario a reçu les conseils de Tom CLANCY.
3. Cf. Certaines ont été réalisées avec des munitions réelles.
4. Cf. Le Dry Deck Shelter (DDS) est un module fixé sur certains SNA. Il joue le rôle de hangard de pont permettant de mettre à la mer des plongeurs, des véhicules ou du matériel lorsque le sous-marin est en plongée.