Sous la pression des attaques terroristes des années 2015/2016, le Gouvernement a décidé de renforcer l’Éducation à la Défense à tous les étages du système éducatif.
Les enseignants du primaire, du secondaire mais aussi du supérieur sont donc invités à prendre rapidement connaissance du dernier protocole interministériel - « Développer les liens entre la jeunesse, la Défense et la sécurité nationale » - promulgué le 20 mai 2016 (BOEN n° 26), et suivi d’une circulaire d’application (BOEN n° 43) en date du 22 novembre 2016 (1).
Ce nouveau protocole établi par les Ministères de la Défense, de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur et de la recherche et de l’Agriculture, réalise et élargit une synthèse des précédents protocoles et partenariat. Il ne pourra mieux dire combien l’École est plus que jamais actrice de l’Éducation à la Défense, mais qu’elle est également une cible clairement désignée du terrorisme. À ce titre, trois exercices annuels sur le thème de l’intrusion armée ont été imposés dans le Plan Particulier de Mise en Sûreté (PPMS) de tous les écoles, collèges et lycées à partir de la rentrée 2016.
Il est à noter que le nouveau protocole insiste sur la formation des professeurs aux problématiques de défense et de sécurité (2).
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Le 7e numéro du magazine de propagande de l’État islamique, Dar al-Islâm, appelle à s’en prendre à l’Éducation nationale au lendemain des attentats de Paris (novembre 2015)
63 600 établissements scolaires
Les établissements scolaires font partie des 6 catégories de cibles définies par le Gouvernement à partir de décembre 2015, consécutivement aux tueries de masse de Paris (attentats de Charlie Hebdo et du Bataclan). Avec les médias, les centres commerciaux, les gares de transport, les lieux de culte et les bâtiments officiels, les 63 600 écoles, collèges et lycées sont désormais considérés comme des objectifs potentiels pouvant intéresser les terroristes islamistes. À ces derniers, l’action de tueurs schizophrènes (et non "fous") n’est pas non plus exclue.
Les motivations pouvant faire d’un établissement scolaire le lieu d’une tuerie de masse sont malheureusement multiples et ne relèvent pas de scenarii abstraits. Il existe des précédents, certes surtout aux États-Unis, mais il faut nous rendre à l’évidence sous peine de ne pouvoir anticiper un massacre. En effet, il existe aujourd’hui des constats objectifs qui posent la question « quand cela se produira-t-il ? » plutôt que « est-ce que cela se produira-t-il un jour ? »
Le premier constat est d’abord celui du nombre important d’établissements scolaires, qu’ils soient du premier ou du deuxième degré. Ce nombre et leur dissémination sur tout le territoire empêche d’emblée toute sécurisation active et permanente dans l’état actuel des moyens de la sûreté intérieure. La sécurisation ne peut donc être que passive en interne (filtrage, veille, télésurveillance…) ou, en externe, du fait d’équipes mobiles dont la présence et le passage restent aléatoires (1).
À cela, s’ajoute un deuxième constat : l’extrême diversité des sites scolaires. Leur superficie, l’architecture des bâtiments, leur configuration extérieure comme intérieure, le nombre de personnes (adultes/élèves) que l’on y trouve, l’environnement immédiat (centre-ville, milieu urbanisé ou rural), sont autant de caractéristiques qui peuvent s’avérer très différentes d’un établissement à un autre sur une même commune. Il ne peut donc y avoir que des Plans Particuliers de Mise en Sûreté (PPMS), et un groupe d’intervention devra rapidement intégrer dans sa Méthode de Raisonnement Tactique (MRT) les caractéristiques des écoles, collèges et lycées de son secteur. La connaissance des lieux à l’échelle locale la plus fine conditionnera la rapidité et l’efficacité de toute intervention.
13 000 000 d’écoliers, de collégiens et de lycéens
Le troisième constat touche à la nature même de l’objectif. Les établissements scolaires concentrent durant la plus grande partie de la semaine un nombre élevé de cibles potentielles à des heures régulières. Les populations scolaires sont normalement encadrées dans une enceinte fermée, souvent constituée de grilles et de grillages, dont l’expérience montre que l’accès reste relativement aisé. La convergence de ces deux facteurs que sont la concentration et l’enfermement sont en soi des préalables à une tuerie de masse.
La question du transport scolaire doit être aussi intégrée à cette analyse, car la concentration des effectifs scolaires se fait également en-dehors des établissements avant et après les cours. Durant les jours ouvrables des milliers d’élèves de tous âges empruntent des cars scolaires matins et soirs à des heures fixes. En zones rurales, ces cars scolaires peuvent utiliser de longs trajets, souvent sur des itinéraires peu fréquentés pouvant très bien faire l’objet d’une attaque, d’une interception ou d’une prise d’otages.
Des cibles à haute valeur symbolique
Le quatrième constat est celui de la nature cette fois symbolique d’une attaque à l’encontre de la population scolaire. Au-delà du massacre en lui-même, le symbole qu’il représenterait serait de loin bien plus important du fait des conséquences traumatiques infligées à la société. L’attaque de l’école juive Ozar Hatorah par Mohamed MERAH, le 15 mars 2012, fut un précédent sans en être véritablement un, car le massacre ne visait que la communauté juive. Si demain, une école, un collège ou un lycée public était pris pour cible, c’est l’ensemble de la société - et toutes les familles scolarisées du pays - qui se sentirait concerné. Il est même permis de penser que le traumatisme serait d’autant plus violent que les victimes seraient jeunes. L’attaque d’une école maternelle ou primaire n’aurait ni les mêmes conséquences (incapacité des élèves à fuir ou à se défendre) ni exactement le même retentissement médiatique que l’attaque d’un lycée. Il se pourrait même qu’un seuil de rupture psychologique soit atteint dans ce cas de figure.
La sensibilité médiatique d’une telle attaque serait immédiate, et ses répercussions seraient – dans l’heure qui suit - tout aussi immédiatement nationales si ce n’est internationales. Pour cela point besoin de frapper au centre de Paris. Une école isolée de province pourrait suffire et ce n’est pas ce qui manque. Dans une autre configuration d’action terroriste, sans que le principe ne diffère pour autant, l’attaque de Radouane LAKDIM (23 mars 2018) a bien montré qu’une petite ville provinciale de moins de 6000 habitants pouvait très bien faire l’objet d’une tuerie à fort retentissement.
L’autre dimension symbolique à ne pas négliger non plus, est qu’un établissement scolaire public reste, par essence, la représentation même de l’idée laïque haïe par les islamistes. Comment oublier qu’au lendemain des attentats de Paris de novembre 2015, l’État islamique avait incité les élèves musulmans à déserter les écoles françaises comme il avait aussi appelé à tuer les professeurs « mécréants » enseignant la Laïcité ? (2)
Les vulnérabilités de la communauté éducative
À ces constats objectifs il faut en ajouter un autre tout aussi fondamental qui - dans l’état actuel de la situation - ne pourrait qu’amplifier une éventuelle tuerie de masse dans un établissement scolaire. Car s’il est une institution qui se devrait d’être la matrice de l’Esprit de défense, c’est bien l’École qui paradoxalement à elle-même si bien abandonné son devoir de défense. De nos jours, tout est à construire en termes de culture de défense dans les établissements scolaires, et s’il fallait souligner l’impréparation – pour ne pas dire l’inconséquence si ce n’est l’inconscience - des communautés scolaires et éducatives face à la menace des tueries de masse, les exemples ne manqueraient malheureusement pas.
Il suffit pour cela d’observer l’absence de rigueur, de discipline, voire de sérieux, avec lequel les élèves, de manière générale, se prêtent aux exercices de sécurité. Combien d’entre eux savent se déplacer en silence, rapidement et en ordre dans les couloirs ? Combien savent faciliter l’appel de leurs professeurs sur leurs lieux de regroupement sans se mélanger avec d’autres élèves d’autres classes ? Combien savent réellement qui sont les personnes référentes en cas de crise ? Combien ont vraiment appris les gestes de premiers secours et savent où se situent la mallette d’urgence ou les défibrillateurs ? Combien ont tout simplement reçu une culture de défense ?
Jusqu’en 2016, la sécurité concernait essentiellement des Exercices Prévention d’Incendies (EPI) ou des Exercices Prévention des Risques (EPR). Ces exercices nécessitent déjà en soi un certain nombre de réflexes, sachant que les conduites à tenir et les lieux de rassemblement ne sont pas les mêmes selon que l’on doit réagir à un incendie ou à un confinement. Depuis 2016 est venu se greffer aux EPI et EPR un nouvel exercice obligatoire : l’alerte attentat/intrusion armée. 13 000 000 d’élèves de tous âges sont ainsi passés de la posture du risque à celle de la menace avec un exercice de loin plus anxiogène car plus imprévisible et plus complexe à mettre en œuvre.
Des années passées en collèges et en lycées amènent invariablement au même constat : l’absence d’une culture de défense au sein de la communauté éducative. Dans leur ensemble, les professeurs sont indifférents à cette culture comme à sa transmission, et ils n’en perçoivent ni l’importance ni l’urgente nécessité. Trop peu sensibilisés durant leur carrière, ils sont dans leur grande majorité quasi ignorants des enjeux de défense. Pire, une partie de la communauté éducative professe ouvertement son hostilité à toute introduction d’une culture de défense dans les écoles. Une posture essentiellement idéologique, héritière du sentiment anti-autorité et anti-armée des années 1960-1980, qui n’est pas non plus sans ramifications avec ce que l’on appelle désormais de nos jours l’islamo-gauchisme.
Quand on parcourt le « Plan de sécurité des écoles, des collèges et des lycées » (3), il est symptomatique de constater que sur les cinq niveaux d’action définis par le Ministère de l’Éducation nationale pour prévenir et faire face à une crise - les rectorats, les préfectures, les directions départementales de l’EN, les brigades de gendarmerie et les commissariats de police, les établissements scolaires –, toutes prévoient une cellule dédiée, un état-major ou, a minima, un référent sur la question à l’exception des seuls principaux intéressés : les établissements scolaires. Alors que ces derniers sont dans le même temps définis comme les objectifs potentiels du terrorisme islamiste ; alors que le constat de leur situation impose plus que jamais une souplesse opérationnelle ainsi qu’une importante marge d’initiative locale, il n’est même pas officiellement formalisée une structure spécifique, pas même un référent sécurité attentat par établissement.
Comme d’habitude tout est laissé à des directions d’établissement plus ou moins éclairées, psychologiquement inhibées, constamment contraintes administrativement, toujours débordées par les missions les plus diverses où, finalement, l’exercice attentat/intrusion n’est qu’une formalité administrative parmi d’autres. Dans ce contexte, qui pourrait reprocher quoi que ce soit à des élèves, qui ne sont, in fine, que le produit des démissions de la communauté éducative elle-même à l’endroit d’enjeux de sécurité devenus aujourd’hui des enjeux de sûreté ? Des enjeux pourtant hautement civiques.
Propositions
On l’aura compris, la situation reste particulièrement grave et dangereuse, ne laissant à espérer que la schizophrénie institutionnelle quasi systémique n’amplifie - on ne saurait malheureusement comment - une catastrophe à court, moyen ou long terme. Qu’il nous faille attendre un sanglant RETEX pour mettre en place des solutions de bons sens, pourtant faciles à mettre en œuvre pour peu qu’un certain esprit d’initiative soit accepté. Il existe, certes, un encadrement interministériel sur la sécurisation et la gestion de crise dans les établissements scolaires depuis 2017 (cf. infra), mais il ne se traduit pas par une véritable prise de conscience ni par une mobilisation efficace à l’échelle des communautés d’établissements à l’exception peut-être de certaines écoles et de certains collèges et lycées situés dans des secteurs particulièrement sensibles.
Si l’on reprend la terminologie des spécialistes de la sûreté anti-terroriste, les établissements scolaires combinent à la fois les caractéristiques des cibles dites « dures » et des cibles dites « molles ». Les premières sont symboliques et permettent de faire de nombreuses victimes : une église lors d’une messe importante pour la communauté chrétienne par exemple. Les secondes sont impossibles à défendre totalement du fait de leur nombre et de leur dispersion sur tout le territoire. Si l’on compte en effet 45 000 églises en France, elles ne sont pas en revanche toutes occupées ni fréquentées par les foules quotidiennement. Si l’on prend l’exemple des centres commerciaux et des supermarchés - impossibles à protéger du fait de leur grand nombre également, et bien plus fréquentés que les églises -, leur dimension symbolique est en revanche beaucoup moins importante.
On comprendra d’emblée la problématique pour les établissements scolaires. En cas d’attaque d’une école par un ou plusieurs individus armés et déterminés, personnels et élèves ne pourront tous être protégés ni sauvés qui plus est lorsque l’on sait que le ou les assaillant(s) bénéficieront toujours de l’effet de surprise. L’équation portera donc sur le fait de savoir comment faire pour qu’une telle attaque ne fasse, par exemple, que trois morts au lieu de dix voire davantage.
Il ne s’agit pas de transformer le réseau des établissements en une nouvelle Ligne Maginot, mais de bien prendre en compte le fait que leur défense sera la combinaison à la fois d’un dispositif statique de fait et d’un dispositif mobile, à savoir l’action des premières unités d’intervention dans un délai théorique de 20 minutes. Encore faudrait-il pouvoir donner ce temps (voire bien plus) aux unités primo-intervenantes en renforçant le dispositif statique c’est-à-dire les établissements. Si l’on s’en tient à ce qui revient dans tous les RETEX de crises et de catastrophes, à savoir que c’est le mental qui conditionne la capacité à survivre de l’individu comme du groupe, ce renforcement pourra (et devra) s’opérer en préparant les esprits à l’inévitable effet de surprise et en donnant aux communautés scolaires un certain nombre de moyens de parade. Partant deux grands objectifs préparatoires stratégiques pourront être proposés :
De ces objectifs on pourra déduire un certain nombre de pistes de réflexion et d’axes de travail dont le détail pourra être téléchargé :
La sensibilisation et la formation des personnes à tous les échelons de l’établissement : de la direction jusqu’aux élèves. Cette première étape est la condition sine qua non de la mise en défense de l’établissement. Il ne peut y avoir de défense s’il n’y a pas une conscience de la menace. Cette sensibilisation nécessite une posture anticipatrice (4) qui accepte, de fait, la probabilité d’une attaque, en refuse le déni sous prétexte d’un discours soi-disant « anxiogène » (5), et ne se contente plus de dispositifs passifs destinés à la gestion émotionnelle d’un attentat.
Définir les missions de la structure de crise sur deux modes : la prévention et l’action. La prévention consistera en une veille active en amont de la crise ; recherche et mutualisation d’informations sur ce qui se fait dans les autres établissements, dans les entreprises, dans les autres ministères ; contacts avec les acteurs locaux de la Défense (Gendarmerie, polices nationale et municipale, correspondant Défense…) ; élaboration d’une stratégie locale à partir d’un constat des vulnérabilités de l’établissement. Le volet action consistera en la mise en pratique de cette stratégie à travers l’application de mesures préparatoires (création de sanctuaires permanents par exemple) et d’exercices concrets.
Établir une préparation opérationnelle partant du principe que les actes réflexes ne peuvent s’improviser, et doivent faire l’objet d’un apprentissage préalable systématique. Le jour de la crise, il sera trop tard. Un exercice pourra donc être décomposé en deux phases d’apprentissage. Dans un premier temps avec le professeur et sa classe (écoles maternelles et primaires) ou par niveaux de scolarité en collèges/lycées (6e, 5e, 2nde…), pour ensuite être joué à l’échelle de l’établissement (toutes classes et niveaux confondus). Il est important que ce cycle opérationnel fasse intervenir des observateurs extérieurs sur les deux phases afin d’enrichir les RETEX : gendarmes, policiers, réservistes citoyens militaires.
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Cadres et dispositifs existants
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Émission du 3 août 2020 - COVID-19 : le Ministère des Armées mobilisé
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Émission du 11 août 2019 - Tireurs d’élite, à découvert
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Émission du 1er août 2016 - Fennec, des hélicoptères en alerte
Thèmes - Armée de l’Air, sécurité aérienne
Succédant au Général Stéphane MILLE, le Général Jérôme BELLANGER a pris son commandement de nouveau chef d’état-major de l’Armée de l’Air et de l’Espace le lundi 16 septembre 2024. La prise d’armes s’est déroulée sur la BA 107 de Vélizy-Villacoublay Sous-lieutenant René Dorme.
Villacoublay, lundi 16 septembre 2024 (source - MINARM)
Comment montrer et comment filmer la Shoah ? La question avait déjà été posée par Claude LANZMANN (1) tant l’événement interroge par l’ampleur de la tuerie et de ce qu’il dit de l’âme humaine. Pour qui s’interroge justement sur la destruction des communautés juives d’Europe durant la Deuxième Guerre mondiale, comment ne pas avoir les pieds au bord du gouffre à vouloir décrire « l’indicible » ?
S’inspirant du roman de l’auteur britannique Martin AMIS (1949-2023) (2), le réalisateur Jonathan GLAZER a porté au grand écran le sujet d’une manière particulièrement originale. Au final, cela donne un long-métrage au rythme lent, épuré dans ses choix artistiques comme esthétiques, déstabilisant mais néanmoins réussi. Le film a obtenu plusieurs récompenses (Oscars 2024, BAFTA 2024, Cannes 2023), et nominations (Golden Globes 2024, Oscars 2024, BAFTA 2024).
Christian FRIEDEL interprète le SS-Oberstumbannführer...
Le gendarme Éric COMYN a été tué par un chauffard le lundi 26 août 2024 (source - L’Essor)
Le lundi 26 août 2024, l’adjudant de Gendarmerie Éric COMYN, 54 ans, était mortellement percuté par une voiture sur la bretelle d’accès à l’autoroute A8 à la hauteur de Mougins (Alpes maritimes). Cap-Verdien et délinquant routier multirécidiviste, connu de la Justice, Luis Antonio MENDEZ, 39 ans, refusant d’obéir au contrôle du sous-officier, avait délibérément accéléré ne lui laissant aucune chance.
L’adjudant COMYN faisait partie du peloton motorisé de Mandelieu-La-Napoule. Il laisse derrière lui son épouse, Harmonie, et leurs deux enfants : Marie (11 ans) et Valentin (15 ans).
Lors des funérailles, le mercredi 28 août, Harmonie COMYN, dans un discours d’adieu particulièrement émouvant, dresse en même temps un terrible réquisitoire immédiatement relayé dans les médias et les réseaux sociaux. Un...
Page d’accueil de l’Open Site Munitions Portal (capture d’écran)
L’infinie variété des munitions, tous modèles, tous milieux, toutes fonctions et tous calibres confondus, pose un vrai problème d’identification d’autant plus que les guerres contemporaines n’auront jamais été aussi médiatisées, judiciarisées et scrutées jusque sur les réseaux sociaux. Initiative récente puisqu’elle remonte à novembre 2023, l’Open Source Munitions Portal (OSMP) propose désormais une véritable base de données évolutive et accessible en ligne sur les munitions terrestres et aériennes utilisées dans les conflits récents.
Cette base repose sur des photographies authentifiées et datées de munitions utilisées sur leurs théâtres d’opération. Chaque photographie d’éclats, de restes ou d’éléments divers est accompagnée d’une fiche descriptive et technique de la munition. Des entrées par théâtres d’opération, années...
Le colonel Thierry KESSLER-RACHEL (à droite) remet son commandement au colonel Amaury COLCOMBET (source - La Charente Libre)
Le mardi 23 juillet 2024 s’est tenue une prise d’armes sur le tarmac de la BA 709 à l’issue de laquelle le colonel Thierry KESSLER-RACHEL a remis le commandement de l’unité au colonel Amaury COLCOMBET.
Officier d’abord spécialisé dans le soutien technique des aéronefs avant de poursuivre sa carrière dans la cyberdéfense, le colonel KESSLER-RACHEL aura marqué son temps de commandement par des contacts particulièrement ouverts vis-à-vis du monde civil dans lequel s’inscrit la BA 709. Les partenariats avec l’IHEDN, les collèges et lycées, les grandes entreprises, ont ainsi été dynamiques et suivis tout au long de son commandement. Les réservistes citoyens n’oublieront pas non plus la fréquence des conférences organisées au sein de la base aérienne, notamment le très intéressant...
(Illustration - L’Express)
Avec la naissance des grands états-majors et des académies militaires au XIXe siècle, les militaires ont pris l’habitude d’imaginer la prochaine guerre. À cette fin, l’histoire militaire - celle notamment des batailles – fut particulièrement mobilisée. Plus qu’une source de méditation sur les erreurs et les opportunités manquées, l’étude du passé permettait aussi de dégager des principes qui, mutatis mutandis, participaient à l’élaboration de nouveaux plans. Si cette posture préparatoire n’a pas disparu, faisant encore de la bataille d’Austerlitz un objet d’étude tactique et stratégique, les mutations technologiques contemporaines et la dilatation des champs de bataille à l’ère de la mondialisation obligent les Armées à se tourner plus que jamais vers le futur à travers une démarche prospective pouvant aller jusqu’à la science-fiction (1).
Dans un environnement mondialisé particulièrement...
Sociologue et directrice déléguée du CEVIPOF/Sciences Po, Anne MUXEL est une spécialiste de la jeunesse française et de ses évolutions contemporaines. Dans une étude réalisée pour l’IRSEM (1), elle s’intéresse au rapport des 18-25 ans à la guerre et à l’engagement militaire dans le contexte international mais aussi national actuel. Les principaux points révélés par son étude sont les suivants :
Combattants israéliens dont le casque est recouvert du mitznefet
Caractéristique de la silhouette du soldat israélien depuis 1994, le mitznefet (1) désigne une surcoiffe qui vient s’ajouter au casque d’infanterie. Essentiellement fabriqué par la firme israélienne d’équipements tactiques Agilite, il est appelé familièrement « toque de chef » voire « chapeau de clown ».
L’un des problèmes que pose le casque de combat tient en sa forme et aux reflets qui le rendent rapidement repérable sur le champ de bataille, d’où l’apparition d’accessoires tels le filet de camouflage et le couvre-casque en tissu. Durant la Guerre froide, l’Armée française disposait de la fameuse « salade » : un revêtement en matière plastique, vert d’un côté marron de l’autre, troué sur l’ensemble de sa surface afin de pouvoir y accrocher de la végétation ou des bandelettes textiles. Si ces accessoires suppriment les reflets, ils ne cassent pas...
La réserve opérationnelle est un vivier de civils formés et aptes à être engagés dans des missions de terrain durant un certain nombre de jours dans l’année. Elle permet de fournir un renfort ponctuel ; de libérer des professionnels afin que ces derniers puissent être mieux utilisés dans leur coeur de métier ; voire d’apporter dans certains cas des compétences extérieures à ce coeur de métier. Plusieurs institutions en ont adopté le principe à commencer par les armées mais aussi, plus récemment, les acteurs de la sécurité civile puisqu’il existe de nos jours une réserve sanitaire et qu’il n’est pas rare non plus de rencontrer des sapeurs-pompiers réservistes.
En matière de sûreté intérieure, seule la Gendarmerie nationale jusqu’à présent – aidée en cela par sa culture militaire – organisait une réserve opérationnelle de 53 000 membres. La Police nationale était donc la dernière grande institution à ne pas disposer de...
N’en déplaise à Léonore MONCOND’HUY, maire de Poitiers, qui, le 29 mars 2021 en conseil municipal, affirmait que « l’aérien, c’est triste, mais ne doit plus faire partie des rêves d’enfants aujourd’hui », voler fera toujours partie des rêves des petits et des grands comme en témoigne le succès des meetings aériens et de toutes les manifestations que l’Armée de l’Air et de l’Espace (AAE) peut organiser. À commencer par celles de la BA 709 de Cognac-Châteaubernard où le public enfantin est toujours bien représenté dans les gradins et sur le tarmac.
C’est notamment à destination de ce public qu’Air Actualités – la revue mensuelle de l’AAE – a lancé un hors-série depuis 2018 à l’occasion des cinquante ans du BIA : Athos Junior. Reprenant l’indicatif radio de la Patrouille de France ce magazine hors-série, dont la quatrième édition est parue en kiosque en août dernier, se présente comme une véritable revue pédagogique...
Attaque du Bataclan, novembre 2015 (source - Reuters)
Depuis des années le plan VIGIPIRATE accompagne notre quotidien. Si nous en avons intégré la nécessité et le principe, nous n’avons paradoxalement pas réussi à associer de manière active les citoyens au sein d’un dispositif lourd et insuffisant pour protéger tout le monde. Cette association ne peut passer que par une formation d’Éducation à la Défense à laquelle le Secrétariat Général à la Défense et à la Sécurité Nationale (SGDSN) vient d’apporter une réponse concrète.
Une menace toujours présente
La destruction récente du califat instauré par l’État islamique (EI) ne signifie en rien une défaite définitive de ce dernier. De l’avis de tous les responsables des questions de défense, que ce soit ici ou outre-Atlantique, la guerre se poursuit mais avec un changement de nature (1). L’EI s’y est préparé qui, actuellement, a basculé dans la clandestinité recherchant,...
Avec le recensement, la Journée Défense Citoyenneté (JDC) constitue l’une des étapes importantes du parcours citoyen. Anciennement appelée Journée d’Appel et de Préparation à la Défense (JAPD), la JDC est une obligation civique pour les garçons comme pour les filles entre leur 17 et leur 18 ans. Elle se réalise par convocation - le plus souvent durant leur année de Terminale - , et après le recensement normalement effectué en mairie l’année de leur 16 ans.
La JDC s’articule autour de trois questions, qui structurent l’organisation de la journée entre les jeunes et les acteurs de la Défense.
Les thèmes de la sécurité routière et du Service national ont été, par la suite, intégrés aux ateliers de la JDC. Temps de sensibilisation, de formation et d’orientation, la JDC est aussi un moment privilégié pour évaluer...
La guerre cognitive vise à neutraliser ou à détruire l’ennemi de l’intérieur. Comment ? En faisant du cerveau un champ de conflictualité où l’objectif est désormais d’investir l’intelligence et la manière de penser de l’ennemi : agir sur cette dernière afin de l’altérer, de l’affaiblir voire la neutraliser ou la détruire.
Luttes d’influence et propagande ne sont pas des nouveautés en soi et sont, au fond, presque aussi vieille que la guerre elle-même. Il faut cependant attendre le XIXe siècle avec les bouleversements liés à la Révolution industrielle, le développement de la presse, l’émergence des opinions publiques et des grandes idéologies (notamment le Socialisme), pour assister à une véritable réflexion et organisation scientifique de ces activités d’influence et de manipulation. Il n’y a donc aucun hasard à voir s’épanouir au siècle suivant l’idée totalitaire : le concept de totalitarisme portant en son essence cette volonté de contrôle des esprits au-delà de l’obéissance des corps.
Présente sous bien des aspects durant la Guerre froide, particulièrement prégnante avec l’actuelle guerre en Ukraine, la guerre cognitive n’est donc pas une révolution en son principe. Ce qui l’est en revanche c’est l’extension sans commune mesure de capacités d’influence utilisant les NTIC à l’ère du big data. Le phénomène est d’autant plus inédit qu’il est accompagné par des progrès scientifiques issus de domaines de rupture que sont notamment les NBIC.
Du fait de ces caractéristiques scientifiques et technologiques – irréversibles -, la guerre cognitive telle qu’elle s’annonce en ce XXIe siècle, et telle qu’elle s’introduit sur les champs de bataille contemporains, reste donc un objet encore conceptuel à défaut d’être fondamentalement nouveau. Elle commence à attirer l’attention des armées, des acteurs de la Défense et des chercheurs. Le monde politique commence à en prendre conscience de manière plus ou moins diffuse ne serait-ce qu’à travers l’idée de résilience des institutions, des organisations et de la société.
Pour mieux comprendre ce qu’est la guerre cognitive, sans prétendre pour autant à l’exhaustivité, ce site met à disposition un ensemble de sources et d’études dans un domaine qui se cherche encore.