La bataille de Midway s’invite pour une deuxième fois au cinéma avec le nouveau film de Roland EMMERICH qui sort ce mois-ci.
Avec Midway, le réalisateur, entre autres, d’Independence Day (1996 et 2016), de Godzilla (1998) et de The Patriot (2000), s’essaye à la Deuxième Guerre mondiale avec une bataille devenue emblématique pour l’US Navy, quand bien même l’Histoire nous montre que le coup d’arrêt porté à l’expansion japonaise ne peut se résumer à cette seule confrontation dans le Pacifique centre (1).
Tourné telle une fresque et à grand renfort d’effets spéciaux, le film reprend la narration historique à partir de l’attaque japonaise de Pearl Harbor (7 décembre 1941) contrairement au premier film de Jack SMIGHT sur le sujet qui ne se consacrait qu’à la bataille en elle-même au lendemain de l’affrontement dans la Mer de Corail (2). La perspective de Midway est donc élargie au raid sur les îles Marshall et Gilbert (février 1942), au raid du Lieutenant-colonel James H. DOOLITTLE sur Tokyo (avril 1942), à la bataille de la Mer de Corail (mai 1942), et, in fine, à la maturation du plan japonais contre Midway. Des aspects importants dans le fil des évènements sont abordés, notamment la réparation en un temps record du porte-avions USS Yorktown CV-5 gravement endommagé dans la Mer de Corail. Loin d’être anecdotique, cet épisode nous montre les ateliers de Pearl Harbor réparer en 72.00 un bâtiment majeur donné pour coulé par les Japonais. Il devait ainsi créer la surprise tactique à Midway en permettant un ordre de bataille pour l’US Navy de 3 et non de 2 porte-avions. Surtout, la bataille du renseignement que mènent les Américains traverse tout le scénario avec l’hommage rendu aux actions d’Edwin T. LAYTON (1903-1984) et de Joseph J. ROCHEFORT (1900-1976).
On regrettera cependant la dédicace faite par le réalisateur « aux pilotes américains et japonais » ayant participé à la bataille, car le film de Roland EMMERICH ne met en valeur que les pilotes et le commandement américains contrairement à celui de Jack SMIGHT. L’attaque japonaise de l’atoll de Midway n’est pas une scène forte de son film, et la destruction du USS Yorktown (par bombardement et torpillage) n’apparaît qu’en ellipse. Le torpillage du destroyer USS Hammann par le sous-marin japonais I-168 a aussi été évacué du scénario. Midway reste un film très américano-centré soutenu par l’idée de revanche sur l’attaque du 7 décembre 1941.
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