La guerre cognitive vise à neutraliser ou à détruire l’ennemi de l’intérieur. Comment ? En faisant du cerveau un champ de conflictualité où l’objectif est désormais d’investir l’intelligence et la manière de penser de l’ennemi : agir sur cette dernière afin de l’altérer, de l’affaiblir voire la neutraliser ou la détruire.
Luttes d’influence et propagande ne sont pas des nouveautés en soi et sont, au fond, presque aussi vieille que la guerre elle-même. Il faut cependant attendre le XIXe siècle avec les bouleversements liés à la Révolution industrielle, le développement de la presse, l’émergence des opinions publiques et des grandes idéologies (notamment le Socialisme), pour assister à une véritable réflexion et organisation scientifique de ces activités d’influence et de manipulation. Il n’y a donc aucun hasard à voir s’épanouir au siècle suivant l’idée totalitaire : le concept de totalitarisme portant en son essence cette volonté de contrôle des esprits au-delà de l’obéissance des corps.
Présente sous bien des aspects durant la Guerre froide, particulièrement prégnante avec l’actuelle guerre en Ukraine, la guerre cognitive n’est donc pas une révolution en son principe. Ce qui l’est en revanche c’est l’extension sans commune mesure de capacités d’influence utilisant les NTIC à l’ère du big data. Le phénomène est d’autant plus inédit qu’il est accompagné par des progrès scientifiques issus de domaines de rupture que sont notamment les NBIC.
Du fait de ces caractéristiques scientifiques et technologiques – irréversibles -, la guerre cognitive telle qu’elle s’annonce en ce XXIe siècle, et telle qu’elle s’introduit sur les champs de bataille contemporains, reste donc un objet encore conceptuel à défaut d’être fondamentalement nouveau. Elle commence à attirer l’attention des armées, des acteurs de la Défense et des chercheurs. Le monde politique commence à en prendre conscience de manière plus ou moins diffuse ne serait-ce qu’à travers l’idée de résilience des institutions, des organisations et de la société.
Pour mieux comprendre ce qu’est la guerre cognitive, sans prétendre pour autant à l’exhaustivité, ce site met à disposition un ensemble de sources et d’études dans un domaine qui se cherche encore.